En garde à vue pour avoir jeté un œuf: "C'était traumatisant"

- - AFP
Les 24 heures de garde à vue ont traumatisé Inès: "Les couettes n'étaient pas lavées, il y a du crachat sur les murs, c'était traumatisant". La lycéenne a en effet passé la nuit sous les verrous pour avoir jeté des œufs sur un établissement scolaire à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. "Au lieu de rentrer chez moi comme ma mère me l'avait dit, je suis restée avec les autres. J'ai jeté des œufs et un caillou sur le lycée. A la base c'était contre la loi El Khomri, mais après ça a dégénéré", précise la jeune fille.
Le 5 avril dernier, la façade de l'établissement de Levallois avait notamment été endommagée par des feux de poubelle.
Inès a également été condamnée à une journée de travaux d'intérêt général.
Pour la mère d'Inès, Malika, la procédure est allée trop loin: "Je trouve ça complètement disproportionné, de voir ce qu'elle a subi pour un œuf, je n'arrive pas à comprendre. D'autant plus qu'elle a été reconnue sur les caméras jetant un œuf, elle n'a pas été reconnue en train d'allumer un feu! Elle est traumatisée, elle pleurait devant le juge. Elle suçait son pouce avec ses menottes…"
"Ils veulent nous mettre la pression"
En attendant, Inès a retenu la leçon: "Plus jamais je ne referai ça, je regrette".
En revanche, Kéra une lycéenne membre du comité de soutien aux élèves mis en examen ne baisse pas les bras: "Ils veulent nous mettre la pression: en gros ne faites plus rien sinon il vous arrivera la même chose. Mais plus ils mettront les gens en garde à vue, plus ils feront des conseils de discipline plus on se mobilisera. On est encore plus motivés à mieux s'organiser".
Au total, onze mineurs ont été condamnés pour des dégradations d'établissements scolaires en marge du mouvement de contestation contre la Loi El Khomri par le juge des enfants de Nanterre.