Etat d'urgence: "Il y aurait un danger à le pérenniser", avertit le procureur général Jean-Claude Marin

- - RMCD
Perquisitions en pleine nuit devant des enfants apeurés, assignations à résidence entraînant des licenciements... Depuis la mise en place de l'état d'urgence, de nombreux abus sont relayés par des associations qui enjoignent les parlementaires de ne pas prolonger ces mesures.
Une nouvelle prolongation de l'état d'urgence jusqu'à fin mai doit être présentée mercredi en conseil des ministres, débattue et votée le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l'Assemblée nationale.
Le procureur général près la Cour de Cassation Jean-Claude Marin a tenu à s'exprimer ce mercredi face à Jean-Jacques Bourdin: "J'ai décidé de parler pour plusieurs raisons mais celle qui m'anime le plus, c'est la constatation de la pérennisation de ce que l'on appelle l'état d'urgence. L'état d'urgence a sa nécessité, il est évident qu'après les attentats du 13 novembre, il fallait des mesures d'urgence. Elles ont eu leur efficacité en revanche il y aurait sans doute un danger à pérenniser cet état particulier qui fait que l'harmonie que connait nos institutions soit bouleversé trop longtemps à un prétexte d'efficacité".
Alors y a-t-il un risque pour notre démocratie? Jean-Claude Marin ne veut pas faire de catastrophisme: "Nous ne sommes pas à la veille d'une dictature dans ce pays. En revanche, bousculer l'équilibre des choses est un danger. (…) Il y a eu une utilité de cela, ne perdurons pas dans un état qui est un état d'exception c’est-à-dire de mise à l'écart provisoire de l'équilibre d'une démocratie".