"Expliquez-nous": retour en France de la famille des frères Clain

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"Oui, pourquoi ont-ils pu rentrer alors que la doctrine de la France, c’est que les djihadistes français et leurs épouses doivent être jugés et condamnés en Irak ou en Syrie. Et que la situation des enfants est examinée au cas par cas.
Alors pourquoi pas elles ? Et bien l’explication est simple. C’est que ces trois femmes ne se sont pas fait prendre en Syrie lors de la chute de l’Etat Islamique. Elles ne se sont pas retrouvés dans les camps des kurdes, comme la plupart de leurs amies. Elles ont rejoint la frontière turque où elles ont été arrêtées en juillet dernier.
La suite est logique. Paris a lancé un mandat d'arrêt contre elles, et les accords entre la France et la Turquie ont conduit à leur expulsion de Turquie et leur arrestation hier matin à Roissy".
Il faut dire que ces femmes ne sont pas inconnues des services anti-terroristes
"Surtout l’une d’entre elles. Jennifer Clain. 28 ans, mère de 5 enfants. Elle a grandi en Normandie, elle est mariée à Kevin Gonot, Originaire de Figeac, qui lui se trouve actuellement dans le couloir des condamnés à mort d’une prison de Bagdad. Condamné en mai dernier pour appartenance à DAESH, il n’a pas été pendu parce que la France est intervenue en sa faveur.
Sa femme donc, Jennifer Clain, est arrivée hier avec sa belle-sœur. La femme du demi-frère de Kevin Gonot. Il s'appelle Thomas Collonge, il est lui aussi condamné à mort en Irak.
On poursuit ce portrait de famille...
Jennifer Clain est la fille d’Anne Diana Clain. Qui a été arrêtée en 2016 à Roissy alors qu’elle partait vers la Syrie avec 4 de ses six enfants. Elle attend actuellement son procès.
Anne Diana Clain est la sœur aînée de Fabien et de Jean Michel. Les fameux frères Clain qui étaient les voix officielles francophone de DAESH, qui ont revendiqué avec fierté les attentats du 13 novembre 2015 et qui sont morts tous les deux, exécuté par la frappe ciblé d’un drone en février dernier…
Ce qui est étonnant c’est que ces deux familles de djihadistes, les Clain et les Gonot, n’avaient au départ aucun lien avec l’Islam
Non ce sont tous des catholiques, tous des convertis. Les Clain étaient originaires de la Réunion, mais les enfants ont grandi dans l’Orne et dans une famille très pratiquantes. Ils ont chanté du rap catho avant de se convertir. Et les deux frères se sont mariés a deux camarade de classe Dorothée et Mylène rencontrées au lycée à Argentan et à Alençon.
Puis toute la famille est partie à Toulouse et s’est convertie. Les femmes ont revêtu le voile intégral. On les appelait le clan des Belphégor. Puis finalement toute la famille est partie en Syrie ou a tenté de partir.
Chez les Gonot, la famille du mari de Jennifer Clain. C’est pareil. Kevin Gonot est parti en Syrie avec son frère, sa belle-sœur, et ses deux parents après que tout le monde se soit converti.
Son père est mort au combat. Sa mère a été arrêtée hier à Roissy et sa belle-sœur aussi avec ses quatre enfants.
Dans ces deux familles catholiques qui ne se connaissaient pas, on a donc assisté au même phénomène: une radicalisation générale, qui a touché trois générations et qui n’a épargné personne.
Que vont maintenant devenir ces trois femmes et ces neufs enfants ?
Pour les femmes c’est la justice qui décidera. Elles encourent de très lourdes peine. Surtout Jennifer Clain qui a vécu 5 ans à Raqqa la capitale de l’État islamique ou elle fréquentait ses oncles.
Les enfants, les neuf cousins, eux ont été placés auprès de l’aide sociale à l’enfance de la Seine-Saint-Denis qui décidera s’ils restent dans un foyer spécialisé ou s’ils doivent être confié à des familles d'accueil
Depuis la chute de l’Etat Islamique au début de cette année, une trentaine d’enfant français ont été rapatriés de Syrie. 5 enfants de moins de 5 ans en mars, 12 orphelins en juin, une fratrie de 9 enfants en juin et les neuf cousins arrivés hier.
Il y a actuellement dans les camps en Syrie entre 70 et 150 enfants français selon les sources. Et pour l’instant, ils y restent, généralement avec leurs mères.