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Face-à-face entre Bertrand Cantat et des manifestants: "Il fait le malin, mais nous, on est en colère"

Ce mardi à Grenoble, Bertrand Cantat est allé à la rencontre de manifestants. Un face-à-face tendu alors que les concerts de l’ex-leader de Noir Désir provoquent la polémique.

Le cas Bertrand Cantat déchaîne toujours les passions. Ce mardi, le chanteur a été accueilli à Grenoble par des cris d'"assassin!", alors que son concert prévu vendredi à Istres (Bouches-du-Rhône) a été annulé sous la pression.

L'ancien leader de Noir Désir est allé à la rencontre des manifestants, leur envoyant des baisers. Un geste jugé provocateur: "C'est inadmissible, il vient, il fait le malin à faire des bisous, mais nous, on est en colère et on a des raisons de l'être. Il devrait avoir honte, il devrait juste avoir honte", déplore l'une des manifestantes.

"Ce monsieur me lance un bisou. Quelqu'un qui se permet de faire un bisou à une inconnue qui vient le rappeler aux actes qu'il a commis, c'est quelqu'un de dangereux et qui a un ego surdimensionné. Il n'est pas venu pour discuter avec nous, il est venu provoquer", s'indigne une autre.

Bertrand Cantat déplore un "retour au Moyen-Age"

Rapidement éloigné par son service de sécurité, Bertrand Cantat a regretté cette absence de dialogue. Il s'en est expliqué sur son compte Facebook affirmant "avoir voulu entamer une discussion": "A peine apparu, un déchaînement de violence, d'insultes, une pluie de coups, aucune possibilité de discuter, de la violence, seulement de la violence, aucune écoute, aucun échange : Bref, le retour au Moyen-Age", déplore le chanteur. "Ces gens sont sourds, et aveuglés par la haine. Peut-être se sentent-ils encouragés par le merveilleux climat ambiant", poursuit-il.

Face au protestations, le chanteur a annulé sa participation à tous les festivals d'été, mais poursuit toutefois sa tournée pour son premier album solo Amor fati. Invoquant dans une lettre son "droit à la réinsertion", il a pourtant "renouvelé" sa "compassion la plus sincère, profonde et totale à la famille et aux proches de Marie". Ce renoncement avait été jugé insuffisant par Nadine Trintignant, qui l'a appelé mardi à s'arrêter "complètement".

Libéré en 2007 de la prison de Muret (près de Toulouse), Bertrand Cantat a purgé plus de la moitié de sa peine après avoir été condamné à huit ans de prison pour coups mortels sur sa compagne, la comédienne Marie Trintignant.

Mahault Becker-Granier (avec P.B.)