Faire face à la menace terroriste: "Tout existe mais la France est le pays le moins bien formé d'Europe"
Après l'attaque de mardi dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, les Français prennent conscience que les terroristes peuvent dorénavant frapper partout et à tout moment. Si les politiques débattent actuellement sur la meilleure manière de répondre à cette menace terroriste de plus en plus présente, la population, elle, s'interroge: doit-on changer son mode de vie en raison des attentats? Et ici aussi il y a débat: d'un côté, il y a ceux qui ne veulent en rien changer leurs habitudes et, de l'autre, ceux qui vivent dans la peur et restreignent leur déplacement.
Pour Raphaël Saint-Vincent, co-auteur de "Vivre avec la menace terroriste: réflexes, gestes et attitudes qui sauvent" (ed. Eyrolles, 2016), il est possible de vivre avec la menace terroriste, il existe une manière de s'y préparer. "Cela commence par les premiers secours civiques, indique celui qui est aussi en charge de la prévention du risque terroriste au sein de l'Union des Sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM). A savoir porter secours et assistance à quelqu'un qui va être blessé".
"On peut et l'on doit être formé"
"On peut et l'on doit aujourd'hui être formé à soigner les blessures par balles ou par coups de couteau car c'est ce qui va permettre, par exemple, dans un premier temps, de stabiliser une victime", explique-t-il. Cela veut donc dire qu'il va falloir intégrer dans la vie des entreprises, des écoles, dans notre vie quotidienne des modules pour connaître les gestes de premiers secours et de protection. "Tout cela, d'une manière générale, existe déjà, admet Raphaël Saint-Vincent. Un élève de 4ème sort avec une attestation BAFA, au travail, il est possible de suivre des formations de deux jours appelés 'secouriste et sauveteurs du travail'…"
"De plus, le gouvernement a bien fait les choses en mettant en place, dès décembre 2015, une sorte de formation accélérée de deux heures sur ces questions spécifiques de plaies par balles ou d'hémorragie complexe, ajoute encore ce spécialiste. Tout existe mais on se rend compte que la France est le pays le moins bien formé des pays européens. Et je trouve ça triste qu'il faille ce genre de crimes odieux pour que les gens prennent conscience qu'il est indispensable de savoir porter secours".