Faut-il autoriser le dépistage préconceptionnel? "C'est déjà une réalité dans d'autres pays"

Julien et Laure ont choisi de ne pas garder leur enfant. Après deux mois de grossesse, une mucoviscidose avait été diagnostiquée. Une épreuve que le couple aurait pu éviter estime Julien: "La première réaction, c'est de se dire que ce n'est pas possible que ça nous arrive à nous. Une fois qu'on est informés, on se demande pourquoi, si on a les moyens de dépister cette maladie, ce n'est pas fait".
Le dépistage des parents est réservé aujourd’hui aux seuls couples ayant des antécédents familiaux, ce qui n’était pas le cas de ce couple de Montpelliérains.
"Il y a des patients qui vont en Espagne"
Mais pour le généticien, David Geneviève, de l’hôpital de Montpellier, il faut désormais prendre rapidement une décision sur la généralisation à tous les couples qui le souhaitent, de ce dépistage appelé préconceptionnel: "Aujourd'hui, le dépistage préconceptionnel, c'est une réalité dans d'autres pays. Il y a des patients qui vont en Espagne -alors que ce n'est pas autorisé- pour faire ces tests-là, pour savoir ce qu'ils vont décider eux-mêmes. Ça parait logique, une fois qu'on a cette possibilité technique de réfléchir et de prendre une décision, ça ne veut pas forcément dire qu'on va le faire".
Le généticien David Geneviève se défend par ailleurs d’éventuelles accusations d’eugénisme: "L'idée n'est pas de faire de l'eugénisme, c'est d'apporter du soin. On n'est pas dans la sélection de super espèces et de l'éradication des malades. Aujourd'hui on veut faire du génome pour soigner et faire de la prévention
Le Comité consultatif national d’éthique a déjà refusé deux fois une généralisation du dépistage préconceptionnel.