Fillon fait de la réduction des dépenses un enjeu politique

La France ne peut ignorer les avertissements que lui lance la crise de la dette et doit mettre l'accent sur la réduction de ses dépenses publiques, a déclaré François Fillon. /Photo prise le 11 décembre 2010/REUTERS/Julien Muguet - -
PARIS (Reuters) - La France ne peut ignorer les avertissements que lui lance la crise de la dette et doit mettre l'accent sur la réduction de ses dépenses publiques, a déclaré jeudi François Fillon.
Le Premier ministre a longuement insisté sur la nécessité pour la France de réduire ses déficits lors d'un discours prononcé à l'occasion de l'audience solennelle de rentrée de la Cour des comptes.
"La crise de la dette qui frappe certains de nos voisins montre à quel point la réduction des dépenses est un enjeu éminemment politique, un enjeu national qui dépasse les querelles des partis", a-t-il dit.
"La puissance régalienne des Etats n'est plus une caution absolue qui autoriserait des emprunts avantageux et sans limite", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons pas ignorer les avertissements."
L'objectif du gouvernement est de ramener le déficit public à 6% du PIB en 2011 après 7,7% attendu en 2010.
Cette dernière prévision a été de nouveau revue à la baisse en septembre, après avoir été réduite à 8,0% en avril. Elle avait déjà été abaissée à 8,2% en janvier 2010 contre 8,5% prévu en septembre 2009.
La réduction du déficit doit encore s'accentuer dans les années suivantes avec pour objectifs affichés 4,6% en 2012, 3,0% en 2013 et 2,0% en 2014, sous réserve d'une croissance de 2,5% à partir de 2012 après 2% en 2011.
"NOUS DÉPENSONS TROP"
Le déficit budgétaire est prévu à 149,7 milliards d'euros en 2010, contre 152 milliards prévu initialement. Il était de 138 milliards en 2009.
"Nous ne pouvons pas occulter la vérité, qui est que nous dépensons trop, pas toujours à bon escient, et cela depuis trop longtemps", a encore dit François Fillon.
"Bien sûr, la France a des bases solides et reste l'une des meilleures signatures financières en Europe. Mais notre réputation ne nous dispense pas de faire des efforts nécessaires à la préservation de notre rang, de notre liberté, de notre capacité à investir et à maintenir notre modèle social", a-t-il ajouté.
François Fillon a rendu par ailleurs un hommage appuyé à Philippe Séguin, ancien premier président de la Cour des comptes mort le 7 janvier 2010, dont il était proche.
Le Premier ministre, qui se revendique du gaullisme social qu'incarnait Philippe Séguin, a inauguré une plaque en hommage à celui qui fut son mentor en politique. Cette plaque sera installée dans la galerie de la Bibliothèque de la Cour des comptes, qui sera rebaptisée galerie Philippe-Séguin.
Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse