Formation des chômeurs longue durée: "il faut anticiper les compétences liées aux métiers de demain"

Dans ses vœux de fin d'année, François Hollande a promis de former 500.000 chômeurs longue durée en 2016, soit le double qu'en 2014. Ces chômeurs seront formés aux métiers dits d'avenir dans le digital ou la croissance verte. Ces secteurs sont-ils prêts à accueillir les chômeurs?

Pour tenter d'infléchir la courbe du chômage, François Hollande a annoncé la formation de 500.000 chômeurs longue durée supplémentaires en 2016, soit le double d'une année normale. La mesure coûterait environ 1 milliard d'euros, un montant nécessaire pour financer les formations longues de 400 à 500 heures. Des formations orientées vers les nouveaux métiers respectueux de l'environnement ou le digital. Mais y-a-t-il de la place dans ces secteurs?

RMC s'est rendue chez Bat & Co, une entreprise de rénovation énergétique à Paris. Depuis sa création il y a neuf ans, l'entreprise de rénovation écologique Bat & CO multiplie les commandes, + 20% de croissance par an. Alors pour faire face à la demande, son créateur, Nicolas Lehanneur songe à embaucher: "On est en train de se poser la question d'avoir à partir de 2016 une petite équipe d'ouvriers qu'on recruterait d'un seul coup".

Si l'Etat donne un coup de pouce, pourquoi pas embaucher 3 chômeurs de longue durée: "J'ai déjà embauché des chômeurs, donc s'il y avait de réelles aides, on se poserait probablement la question sans aucun problème", s'interroge-t-il.

Des programmes de formation pas forcément à jour

Mais ce qui freine Nicolas Lehanneur, c'est leur formation: "Les centres de formation n'ont pas encore transformé leurs programmes pour la rénovation énergétique".

Adapter les formations aux métiers d'avenir, c'est justement la priorité de la Fédération de la formation professionnelle (FFP). "Il faut qu'on ait une réflexion pour anticiper les compétences liées aux métiers de demain: tout ce qui est lié à la transition écologique, au digital, il y a des pans entiers d'activité économique pour lesquelles on a besoin de monde", précise Jean Wemare, président de la FFP.

Certes, mais la formation dans ces secteurs garantit-elle l'emploi? Pas si sûr, estime Vincent Godebout, délégué général de l'association Solidarités Nouvelles face au Chômage: "C'est une bonne chose que de lancer des formations, pour autant il faut être très vigilant à ce que ces formations correspondent bien à des besoins dans les territoires et correspondent aussi aux attentes et aux capacités des personnes".