François Hollande, "infatigable", se compare à "Sisyphe heureux"

François Hollande a répliqué dimanche aux attaques de la droite en se déclarant infatigable et en comparant la ténacité de son combat politique au mythe de Sisyphe. /Photo prise le 14 mars 2012/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -
par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - François Hollande a répliqué dimanche aux attaques de la droite en se déclarant infatigable et en comparant la ténacité de son combat politique au mythe de Sisyphe.
Au terme d'une semaine marquée par l'intensification de la campagne de Nicolas Sarkozy, encore très agressif à l'égard de son adversaire socialiste samedi à Lyon, le candidat socialiste à l'élection présidentielle a insisté sur ses capacités de résistance.
"Je suis infatigable, inépuisable. Ceux qui espèrent un relâchement n'ont aucune chance", a dit le député de Corrèze à son arrivée au Salon du Livre, porte de Versailles à Paris.
Le candidat a évoqué "Le Mythe de Sisyphe" d'Albert Camus, un livre inspiré du mythe grec - un homme condamné à pousser sans fin un rocher jusqu'en haut d'une montagne -, où l'on trouve la phrase : "La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux".
Dans cette campagne entamée pour sa part depuis un an, il "faut continuer à porter son rocher, aller jusqu'au bout", a souligné François Hollande, talonné et parfois dépassé par le président sortant dans les sondages pour le premier tour.
"Je suis là en train de gravir mon rocher", a poursuivi François Hollande. "Je suis presqu'en haut, ce sont les derniers mètres qui sont souvent décisifs pour arriver jusqu'à la victoire".
"Aujourd'hui ce n'est pas que le rocher est plus lourd, c'est que j'arrive à un moment crucial", a-t-il souligné, à 35 jours du premier tour, le 22 avril.
"Le combat politique est un combat sans fin (...) Moi, je suis un combattant", a insisté l'ancien premier secrétaire du PS entré dans la vie publique il y a une trentaine d'années.
Interrogé sur ses goûts littéraires, François Hollande a cité "Les Misérables" de Victor Hugo comme un livre ayant "marqué (s)a jeunesse".
"C'était la prise de conscience que les désordres, les inégalités pouvaient à la fois être écrites et en même temps vaincues par la volonté humaine", a-t-il dit.
"LA PRINCESSE VA VOTER"
Des propos qui prenaient un écho particulier à quelques heures du meeting de Jean-Luc Mélenchon à Bastille, à Paris. Le candidat du Front de gauche, soutenu par le Parti communiste, dépasse les 10% d'intentions de vote dans les sondages.
En arrivant au Salon du Livre, le candidat socialiste s'est vu offrir un badge "Cette année, la Princesse va voter" offert par l'Observatoire du livre et de l'écrit (Motif), un organisme soutenu par la région Ile-de-France, dirigée par un socialiste.
Une référence à la "Princesse de Clèves", devenue un symbole de résistance à Nicolas Sarkozy, qui avait ironisé au début de son quinquennat sur cette oeuvre de Madame de La Fayette.
"C'était mettre en cause le travail de tous ces professeurs qui veulent transmettre les plus beaux livres de notre patrimoine", a dit François Hollande. "Quand on est au sommet de l'Etat, qu'on nie l'existence de (l')effort, qu'on se moque du travail du professeur, c'est un mépris qui est ressenti très largement".
D'autres badges marqués des mots "La littérature c'est maintenant", rappelant le slogan "Le changement, c'est maintenant" du candidat socialiste, circulaient sur le Salon, où François Hollande devait passer une partie de l'après-midi.
"Je le fais par plaisir", a dit le prétendant PS à l'Elysée, interprétant comme le "signe d'une politique" l'absence de Nicolas Sarkozy sur ce Salon.
"La culture a été pendant ces cinq ans abandonnée, oubliée, et elle veut oublier cette période-là", a dit le candidat, qui devait prononcer en fin d'après-midi un discours sur la culture au Cirque d'hiver, en présence de nombreux artistes.
Edité par Patrick Vignal