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Grève à la SNCF: l'Euro 2016 menacé?

Les employés de la compagnie ferroviaire sont appelés à débrayer ce mardi pour faire entendre leurs voix dans le cadre des négociations sur l'avenir du secteur ferroviaire. Alors que le trafic est fortement perturbé, Rémi Aufrère, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots, a assuré sur RMC qu'il était possible d'"envisager un mouvement social début juin".

Les perturbations générées par la grève des cheminots étaient conformes aux prévisions mardi matin à la SNCF. En Ile-de-France, seul un train sur trois circulait en moyenne sur les RER C et D, un sur deux sur les autres lignes gérées par la SNCF (B et E), selon la même source. La circulation du RER A, exploité en majorité par la RATP, était en revanche normal. Par ailleurs, un TGV et un Transilien sur deux circulent en moyenne, quatre TER sur dix et un Intercité sur trois.

"Nous sommes en grève parce que nous sommes dans une négociation historique à la SNCF, mais aussi dans les entreprises ferroviaires privées, à propos de la création d'un convention collective nationale pour tous les salariés des chemins de fer", rappelle ce mardi sur RMC, Rémi Aufrère, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots. En effet, des entreprises privées vont pouvoir arriver sur le marché: le TGV devra ainsi faire face à la concurrence en 2020, les TER et Intercités en 2023.

"Sept heures de conduite sans pause, c'est inacceptable"

"Nous craignons une détérioration de nos conditions de travail et des conditions d'exercice du métier, explique Rémi Aufrère. Par exemple, les premières propositions du patronat indiquent sept heures de conduite sans pause. Ce qui est inacceptable. Pour rappel dans le transport routier, au bout de 2h30, il y a une pause obligatoire. De plus, aucune compensation pour les jours fériés travaillés n'est prévue, hormis pour le 1er mai. Ce qui est quand même assez scandaleux pour une entreprise de transports".

"Il y a aussi le projet de création de convention forfait/jour sans aucun plafonnement de nombre de jours travaillés, énumère encore le syndicaliste. De facto, la durée de 35h par semaine est très relative puisqu'en tant que cadre vous pouvez travailler beaucoup plus que le nombre de jours annuels". "Nous tentons donc de négocier une amélioration avec plus d'efficacité et des conditions de travail correctes", explique-t-il pour justifier le mouvement de grève.

"Nous attendons que le patronat fasse des propositions"

"Nous voulons éviter que les conducteurs urinent dans des bouteilles en plastique lorsqu'ils conduisent leur train", caricature-t-il. Et face à la grogne des usagers, que dit-il? "On ne fait pas grève pour les gêner", assure-t-il avant d'ajouter: "La CFDT fait grève aujourd'hui et seulement aujourd'hui. Nous comptons encore négocier les jours prochains, le 4 et le 10 mai, et nous ne sommes pas dans la 'gréviculture'".

"Si nous ne reconduisons pas la grève cette semaine, en revanche nous n'avons aucun tabou sur le calendrier politique et sportif, menace-t-il. Nous pouvons très bien envisager un mouvement social début juin, pendant l'Euro". "Nous ne voulons pas en arriver là, fait toutefois savoir le syndicaliste. Nous attendons que le patronat fasse des propositions beaucoup plus sérieuses que leur premier brouillon. Nous espérons bien qu'ils vont revenir à la raison".