Grève des médecins: "Ce qui se passe est historique"

Les médecins ont entamé leur deuxième semaine de grève - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Ce n'est vraiment pas le moment d'attraper la gastro ou de se casser une jambe. En effet, à partir de ce lundi, le mouvement de grève des médecins prend encore un peu plus d'ampleur. Après les généralistes, après les spécialistes, c'est au tour de SOS Médecins de rejoindre la grogne du monde médical. Et pour Serge Smadja, secrétaire général de l'association, "ce qui se passe est historique parce que quand SOS Médecins ferment ses structures ce n'est vraiment pas de gaieté de cœur" comme il l'affirme sur RMC.
"On ne sent pas écouté"
La raison de cette grève selon lui ? "Il ne faut pas agir en faisant des lois qui dévalorisent encore plus le métier du médecin libéral. Si on fait une loi contre les professionnels cela va être très compliqué à appliquer". Et d'avouer, dépité: "On ne se sent pas écouté". A noter que la mobilisation s'annonce très suivie puisque, selon le principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, il devrait y avoir 80% de grévistes ce lundi.
Pour autant, la plupart travaillent quand même, surtout pendant cette période de froid qui fait augmenter chutes et maladies, comme en témoignent ces médecins réquisitionnés interrogés par RMC. C'est le cas du docteur Nicolas Maraoui: "Ça m'enlève la liberté d'être gréviste quand je veux mais on ne peut pas la refuser car c'est l'Etat qui nous réquisitionne, qui nous assigne à travailler". ¨Cependant, il l'assure: "C'est une façon d'assumer un service minimum. Mais je trouve que c'est naturel".
"Actuellement, la charge de travail est doublée"
Force est de constater qu'avec la grève les soirées sont chargées pour ce médecin urgentiste: "On est débordé et en plus on est en pleine période d'épidémie. Actuellement, la charge de travail est doublée." Ainsi, les visites à domicile s'enchaînent. Par exemple, Sarah n'a pas eu le choix, elle a appelé le 15 : "Je ne pense pas être une urgence mais j'ai appelé près de dix médecins et tous étaient en grève ou en vacances donc je n'ai pas eu le choix".
Avant même la généralisation du tiers payant, le docteur Maraoui constate déjà des problèmes avec les versements de la sécurité sociale. C'est pourquoi il fait grève : "Ils me doivent encore de l'argent pour les mois de novembre et décembre. C'est révoltant, ils sont toujours en retard ! Je ne vois pas pourquoi c'est quelqu'un qui décide à ma place quand je vais avoir sur mon compte le fruit de mon travail".