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Grève des urgentistes: "Je travaille chaque semaine entre 80h et 90h"

Les urgentistes appellent à une grève illimitée dès le 22 décembre.

Les urgentistes appellent à une grève illimitée dès le 22 décembre. - Philippe Desmazes - AFP

Les urgentistes veulent que soit prise en compte la pénibilité de leur travail. L'association des médecins urgentistes de France (Amuf) appelle à une grève illimitée dans les services d'urgences à partir du lundi 22 décembre.

Le ras-le-bol des urgentistes. L'association des médecins urgentistes de France appelle à une grève illimitée dans les services d'urgences à partir du lundi 22 décembre. Motifs: la réduction du temps de travail et la revalorisation des heures supplémentaires et des gardes.

Une grève, mais les soins vitaux seront assurés : les autorités peuvent réquisitionner des médecins pour assurer la continuité des soins. Les syndicats de médecins disent qu'ils "prendront leurs responsabilités" et travailleront s'ils sont réquisitionnés.

Mais certains urgentistes sont à bout. Frédéric Adnet, un médecin qui travaille dans un hôpital de Bobigny en Seine-Saint-Denis, entame par exemple sa troisième nuit de garde d’affilé. "Et j'ai encore une garde de 24h dimanche. Globalement, ma présence à l'hôpital est comprise entre 80 et 90 heures".

"Des impacts sur notre vie de famille"

En une seule semaine. Pourtant, en France, la durée maximale de travail prévue par la loi est de 48h par semaine. 

"C'est dur en termes de temps de présence et en termes d'interactions avec la souffrance et la mort", témoigne Frédéric. "Cela impacte beaucoup notre psychologie et notre vie de famille."

Alors pour améliorer leurs conditions de travail des médecins, les syndicats demandent une meilleure rémunération. "Il arrive un moment où ne peut pas accepter de cumuler les charges de travail alors qu'on ne reconnait pas notre temps de travail et ce qu'on doit nous payer", dénonce Patrick Peloux, le président de l’association des médecins urgentistes de France. On veut simplement une justice sociale".

Pendant la grève, aucun changement pour les patients car les hôpitaux sont tenus d’assurer un service minimum. "Les médecins sont des gens qui ont prêté le serment d'Hippocrate, ils sont liés par des règles éthiques", rappelle Claude Le Pen, économiste de la santé. "Si les gens ont besoin d'un service médical, il y aura un service médical. C'est une grève qui a un contenu très symbolique, très médiatique. Je suis sûr qu'elle n'aura pas de conséquence sur la santé des Français".

Une délégation d'urgentistes sera aujourd'hui reçue au cabinet de la ministre de la Santé.