Grève du 5 décembre: un syndicat de police lance un "ultimatum" au gouvernement sur RMC
Et si c'était cela la fameuse "convergence des luttes"? Plusieurs syndicats de police menacent de se joindre à la colère sociale du 5 décembre contre la réforme des retraites. Alliance, Unsa et Synergie Officiers menacent ainsi de se joindre au mouvement social du 5 décembre avec des actions dans les commissariats si le ministère de l'Intérieur "ne répond pas à (leurs) attentes"
Les policiers estiment qu'ils n'ont pas été écoutés par le Ministère après la mobilisation intersyndicale inédite du 2 octobre, où plus de 20.000 policiers avaient défilé dans les rues de Paris.
Sur RMC, Stanislas Gaudon, secrétaire national du syndicat Alliance Police nationale, a lancé un "ultimatum" au gouvernement:
"Nous avons lancé un ultimatum. Si le chef du gouvernement a prononcé il y a quelques semaines le mot 'irresponsables', il est à la tête d’irresponsables qui n’ont pas entendu la colère des policiers. 27.000 policiers dans la rue (le 2 octobre dernier): c'est inédit! Nous ne comprenons pas pourquoi il y a une ignorance, un mépris vis-à-vis des policiers. On ne nous explique pas, on ne nous donne pas de réponses par rapport à la réforme des retraites, par rapport à l'amélioration de nos conditions de travail. Nous sommes en colère! Nous allons lancer des actions: ça suffit les bonnes paroles, on veut des actes très concrets" a-t-il expliqué à Jean-Jacques Bourdin.
"Dernière sommation!"
Le 2 octobre, à l'appel d'une intersyndicale inédite depuis près de 20 ans, les policiers avaient défilé dans une "marche de la colère" pour exprimer "leurs mécontentement sur les conditions de travail, le manque de reconnaissance, la perte de statut et la remise en cause de leur retraite", rappelle un communiqué de presse intitulé "dernière sommation!".
Les syndicats dénoncent "le mépris du ministère et l'immobilisme de l'Etat" et menacent de lancer le 5 décembre, jour de mobilisation contre la réforme des retraites, des "actions de 10h à 15h dans tous les services de police".
Des actions telles que la "fermeture symbolique des commissariats, le refus de rédiger des PV ou encore des contrôles renforcés aux aéroports et aux péages autoroutes" sont évoquées dans un autre tract intitulé celui-là "dernière sommation avant black-out !".
"Nous, ce n'est pas le système universel que l'on veut. On veut un système de retraites qui préserve le statut spécial des policiers. Tous les jours, ils en prennent plein la figure. Tous les jours, ils répondent présents, on leur demande toujours plus. Nous sommes à 23 millions d’heures supplémentaires. Il y a 500 blessés chaque mois dans nos rangs", dénonce Stanislas Gaudon, avant de prévenir: "Aujourd'hui, il faut qu'il y ait une réponse. Non seulement il y aura le 5 décembre, mais il y aura peut-être d’autres actions dans la durée".