Hollande dénonce le "bricolage" du gouvernement sur le budget

François Hollande a fustigé par avance mercredi le train de mesures d'austérité préparé par le gouvernement, dans lequel le député socialiste ne voit que "bricolage" et "renoncement". Le candidat à la primaire socialiste en vue de l'élection présidentiell - -
PARIS (Reuters) - François Hollande a fustigé par avance mercredi le train de mesures d'austérité préparé par le gouvernement, dans lequel le député socialiste ne voit que "bricolage" et "renoncement".
Le candidat à la primaire socialiste en vue de l'élection présidentielle considère comme "un expédient de plus par rapport à une politique qui a échoué" le choix du gouvernement de réviser certaines dispositions de la loi "Travail Emploi Pouvoir d'achat" de 2007, notamment en matière de niches fiscales et de défiscalisation des heures supplémentaires.
"On a le sentiment qu'il ne restera rien du paquet fiscal qui a été voté au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy", a dit le député de Corrèze devant la presse.
"Voir autant de reddition, de reniement, de renoncement au terme d'un quinquennat, je me demande d'ailleurs si ça vaut la peine que le président se représente !", a lancé celui que les sondages désignent comme le favori pour affronter le chef de l'Etat sortant au printemps prochain.
François Hollande a dit voir "dans cette annonce à venir davantage de bricolage que de cohérence, davantage de renoncement que d'imagination".
"Il n'y a pas de cap, pas de stratégie, il y a de l'improvisation parce que les circonstances l'exigent", a-t-il insisté.
François Hollande s'exprimait à l'issue d'une réunion avec des économistes consacrée à la crise, qui s'annonce comme le thème majeur de la présidentielle de 2012. Une expérience qu'il a dit vouloir renouveler tous les trois mois.
L'HERBE SOUS LE PIED
Sa principale rivale de la primaire, Martine Aubry, fera de même jeudi matin en présence de son père, l'ex-président de la Commission européenne Jacques Delors.
Ancien professeur d'économie et membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, François Hollande a repris les principaux points de son programme économique, basé sur une réforme fiscale et sa priorité donnée à la jeunesse "de la petite enfance à l'emploi".
S'il accède à l'Elysée, il veut faire voter une loi de programmation des finances publiques "pour que nous soyons autour de l'équilibre à la fin du quinquennat" avec un premier objectif d'un déficit à 3% du PIB en 2013.
Pas question en revanche de voter la "règle d'or" budgétaire souhaitée par le gouvernement, qui relève selon lui de la "même illusion que celle des enfants qui pensent qu'il suffit de disposer d'un carnet de chèques pour être riche".
En proposant de taxer les hauts revenus, Nicolas Sarkozy "coupe-t-il l'herbe sous le pied des socialistes" ?, lui a demandé un journaliste.
"L'herbe est haute et je crois que sa tondeuse est à puissance limitée", a répliqué François Hollande". "Pour faire une politique de gauche, je crois qu'on est mieux placés".
Sur le même ton de l'humour, celui qui avait déclaré il y a quelque années qu'il n'aimait pas les riches est revenu sur sa définition de l'opulence.
"Bien sûr qu'on n'est pas riche à 4.000 euros par part, mais il y a beaucoup de riches qui sont riches en dessous d'un million d'euros", a-t-il dit en référence au seuil à partir duquel le gouvernement pourrait décider de taxer les hauts revenus.
Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet