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Hollande redit sa détermination à renégocier le traité européen

François Hollande a réaffirmé jeudi sa détermination à renégocier le traité européen de discipline budgétaire, dont l'idée fait selon lui son chemin dans l'esprit des dirigeants de plusieurs pays européens. /Photo prise le 2 mars 2012/REUTERS/Patrick Kova

François Hollande a réaffirmé jeudi sa détermination à renégocier le traité européen de discipline budgétaire, dont l'idée fait selon lui son chemin dans l'esprit des dirigeants de plusieurs pays européens. /Photo prise le 2 mars 2012/REUTERS/Patrick Kova - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - François Hollande a réaffirmé jeudi sa détermination à renégocier le traité européen de discipline budgétaire,...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - François Hollande a réaffirmé jeudi sa détermination à renégocier le traité européen de discipline budgétaire, dont l'idée fait selon lui son chemin dans l'esprit des dirigeants de plusieurs pays européens.

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle en France a laissé de côté pour l'instant l'idée avancée par certains responsables européens d'assortir le traité, signé par 25 pays, d'un texte sur la croissance plutôt que de le renégocier.

"Déjà, que certains commencent à réfléchir sur des hypothèses, des renégociations, des compléments, prouve que la lucidité, la conscience que ce traité ne va pas progresse. Donc ma position c'est de renégocier le traité puisqu'il n'est pas ratifié", a dit François Hollande lors d'une rencontre avec les agences de presse.

"Pour ce qui me concerne, au début, je suis dans la renégociation du traité", a-t-il insisté.

Un responsable européen au coeur des négociations communautaires a jugé cette refonte du traité signé par 25 pays "impossible".

"Il y a des pays qui l'ont déjà ratifié et qui veulent être pris au sérieux", a-t-il expliqué. "Si on a besoin d'un texte politique sur la croissance, cela peut figurer comme tel à côté du traité".

François Hollande estime pour sa part que l'idée de renégocier le traité, notamment rejetée par la chancelière allemande Angela Merkel, fait son chemin dans l'esprit des Européens.

"Que le gouvernement espagnol lui-même prenne des précautions par rapport aux objectifs fixés dans la réduction des déficits, que nos amis belges puissent évoquer des solutions de complément, que les Hollandais - conservateurs par ailleurs - constatent que la croissance n'est pas là et qu'ils ne peuvent pas atteindre leurs objectifs, tout cela témoigne que le traité budgétaire tel qu'il a été négocié n'est pas la formule qui nous permettra de mettre l'Europe sur le bon chemin", a-t-il dit.

"ABSOLUMENT PAS NAÏF"

Le prétendant à l'Elysée a reçu le soutien d'Alfredo Perez Rubalcaba, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), avec qui il s'est entretenu à son siège de campagne À Paris.

"François Hollande est la grande espérance de la gauche européenne, et espagnole en particulier, et nous suivons de près sa campagne et ses propositions", a-t-il déclaré aux agences de presse.

"Le traité budgétaire, c'est beaucoup de rigueur, peu de gouvernance et rien sur la croissance. Il est nécessaire de conduire une négociation pour compléter le traité pour qu'en plus de la rigueur il y ait de la croissance", a ajouté l'ancien ministre de l'Intérieur.

Sigmar Gabriel, chef de file du SPD allemand, attendu vendredi à Paris, s'est lui aussi placé sur la même ligne que le candidat socialiste.

"Ce n'est absolument pas naïf car François Hollande ne dit pas qu'il est fondamentalement opposé au pacte fiscal. Il dit, et il a absolument raison, que le pacte n'est que la moitié du chemin que l'Europe doit parcourir", déclare-t-il dans une interview au Monde daté de vendredi.

"Ce qu'il manque dans ce pacte, c'est, par exemple, une juste participation des marchés financiers à la résolution de la crise (...) Deuxième point qui fait défaut dans le pacte fiscal : une initiative pour l'emploi et la croissance à l'échelle européenne", ajoute le président des sociaux-démocrates allemands.

Sigmar Gabriel figure au nombre des invités de la rencontre européenne "Renaissance pour l'Europe" organisée à Paris par la Fondation européenne d'études progressistes (FEPS).

François Hollande prononcera samedi un discours dans ce cadre devant un parterre de responsables de la gauche européenne. Sont notamment annoncés à ce rendez-vous Massimo D'Alema, président de la FEPS et ancien Premier ministre italien, Martin Schulz, président du Parlement européen, Elio di Rupo, Premier ministre belge, et Pier Luigi Bersani, secrétaire du Parti démocrate italien.

Edité par Patrick Vignal)

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