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Hommage aux victimes de Rochefort: "On repense à tout ce qu'on a vécu avec nos amis"

Une lycéenne se recueille dans la chapelle ardente dressée à Rochefort pour rendre hommage aux victimes de l'accident de car, jeudi 12 février.

Une lycéenne se recueille dans la chapelle ardente dressée à Rochefort pour rendre hommage aux victimes de l'accident de car, jeudi 12 février. - Xavier Léoty - AFP

Parents, amis, anonymes… Plus de 200 personnes sont venues rendre hommage jeudi soir aux six victimes de l'accident de bus scolaire, lors d'une cérémonie organisée dans la chapelle ardente dressée à Rochefort.

Ils sont venus rendre un dernier hommage aux adolescents décédés dans l'accident du bus scolaire, jeudi matin à Rochefort. Entre 200 et 250 personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi dans la chapelle ardente dressée dans un gymnase proche, pour se recueillir, debout, dans un silence à peine entrecoupé de hoquets et de sanglots. Six tables y sont recouvertes de linceuls avec sur chacune une bougie allumée et des fleurs blanches, ainsi que quelques bouquets et des mots déposés par des proches ou des anonymes.

"Il faut maintenant faire notre vie avec"

Kuvig a tenu à être là. Cet élève du lycée professionnel du Pays d'Aunis à Surgères, d'où viennent cinq des six victimes du drame, a perdu un très bon camarade de classe dans l’accident de bus. La gorge serrée, les yeux rougis, il s’est recueilli dans la chapelle ardente. "Ça permet en quelque sorte de repenser à tout ce qu'on a vécu avec nos amis, explique-t-il, en larmes, sur RMC. Ça ne permet pas forcément de passer à autre chose mais ça nous aide dans notre deuil, dans l'acceptation. Il faut maintenant faire notre vie avec et espérer que cela ne se reproduise plus. Avec nos amis on va essayer de rester le plus proche possible et se soutenir mutuellement". Nathan et Maxime aussi ont perdu un ami de lycée. "Au début je croyais que c'était une blague, confie Nathan. Après je n'arrive pas à me rendre compte que c'est réel, qu'il est mort". "On a du mal à réaliser", confirme Maxime.

Quand il a vu la carcasse du bus, éventré sur son côté gauche, Malo, élève du collège de Surgères, a eu un haut-le-cœur. Ce car, il le connaît bien, il l'a pris pendant plusieurs années. Il ne peut pas s'empêcher de se mettre à la place des victimes. "Je me dis que cela aurait pu être moi ou des copains à moi. Ça fait bizarre parce que je l'ai pris tous les jours pour aller au collège pendant deux ans, ce car. J'ai des amis qui le prennent tous les jours, là heureusement ils ne l'ont pas pris, ce sont leurs parents qui les ont accompagnés au collège. Ils ont eu de la chance de ne pas y être".

"Les parents, il va falloir les accompagner"

Cette injustice du destin, "c'est d'une brutalité sans nom, se désole Albert Aguilera, président de la Croix-Rouge régionale. Vous imaginez vous avez des enfants, ils partent le matin à l'école et puis brutalement c'est fini". "Les parents, il va falloir les accompagner, et ça va passer par beaucoup d'échanges et de dialogue. Il faut que les personnes verbalisent leur mal être. Il va falloir sortir tout ça petit à petit, extirper la douleur, même s'il elle ne disparaitra jamais". Une cellule psychologique a été mise en place dans tous les établissements concernés par l’accident.

Ce vendredi matin, les cours ont malgré tout repris à Surgères. Les professeurs et l'équipe pédagogique ont tenu à être présents pour répondre aux questions des élèves. Et même si le lycée fermera ses portes pour les vacances scolaires, une personne sera en permanence joignable pour orienter celles et ceux qui le souhaitent vers un psychologue.

P. G avec Benoît Ballet (et AFP)