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Il cache son sida à ses victimes: "C'est vraiment un criminel"

Christophe Morat, lors de son premier procès en 2005.

Christophe Morat, lors de son premier procès en 2005. - Frederick Florin - AFP

Un homme de 40 ans comparait à partir de ce lundi devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence pour avoir transmis le sida à l'une de ses partenaires. L'homme récidiviste, risque 30 ans de prison. La mère d'une victime témoigne sur RMC.

Il se savait atteint du VIH, et continuait sciemment à avoir des relations non protégées avec des femmes. Un homme de 40 ans comparait à partir de ce lundi devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence pour avoir transmis le sida à l'une de ses partenaires. Christophe Morat, qui se savait séropositif, est accusé d'avoir dissimulé sa maladie à six de ses partenaires sexuelles entre 2008 et 2012. Une d'entre elle a été contaminée.

Il risque 30 ans de prison pour "administration volontaire de substances nuisibles ayant entrainé une mutilation ou une infirmité permanente" avec préméditation et en état de récidive. Car cet homme a déjà été condamné pour les mêmes faits : en 2005, il avait déjà été condamné à 6 ans de prison ferme par la cour d'appel de Colmar, pour avoir sciemment transmis le virus du Sida à deux jeunes femmes qu'il fréquentait. Après avoir purgé 3 ans de détention, il avait été libéré en février 2008. Mais dès sa sortie de prison, l’homme s’est mis en quête de nouvelles relations et fréquentait des sites de rencontre pour trouver de nouvelles partenaires.

"Jamais il n'a voulu contaminer"

Pour se défendre, Christophe Morat fait valoir un blocage psychologique, une peur de l'abandon, du rejet. "Ce n'est pas un monstre, dit son avocat Christophe Bass. Jamais il n'a voulu contaminer. Il dit j'ai voulu aimer, je n'ai pas voulu contaminer. Il se sent coupable de ne pas être parvenu à sortir de son silence une nouvelle fois. Il n'ose pas dire qu'il est séropositif parce que le sida est encore facteur d'exclusion, et l'exclusion avec sa personnalité, c'est quelque chose d'inenvisageable. On est sur une problématique de pathologie, et pas de choix de la délinquance".

"C'est vraiment un criminel"

Des arguments balayés par Ange, la mère d'Aurore, une des jeunes femmes contaminée par Christophe Morat, et partie civile lors du premier procès. "Déjà à l'époque il disait ça, que s'il avouait sa séropositivité les femmes le fuiraient, etc. C'est toujours le même schéma. Dire qu'il a osé recommencer, ça me dépasse. Rien ne lui a servi. C'est vraiment un criminel, il faut le condamner à perpétuité", demande-t-elle sur RMC. Pour elle et sa fille, ce nouveau procès "remonte beaucoup de souvenirs. J'ai vu ma fille souffrir (lors du premier procès), et je me met à la place de ces jeunes femmes qui doivent encore subir tout ça".


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Philippe Gril avec Marie Régnier