Il faut continuer les greffes de cœur artificiel Carmat

OPINION - Un deuxième patient ayant reçu un cœur artificiel Carmat est mort samedi à la suite de complications après avoir vécu de manière "quasi-normale" pendant neuf mois. Mais, pour le cardiologue, Olivier Hoffman ce nouveau décès ne doit pas remettre en cause la suite de l'expérimentation de cette prothèse.

Le deuxième patient greffé d'un cœur artificiel Carmat est mort. Cet homme de 69 ans avait été opéré à Nantes en août dernier et a donc vécu neuf mois avec ce cœur artificiel. Il avait été hospitalisé vendredi à Nantes en raison d'une "insuffisance circulatoire", une nouvelle prothèse cardiaque lui a été posée mais il est mort samedi en fin d'après-midi à causes de complications post-opératoires, a indiqué le groupe dans un communiqué. Pour l'heure, l'entreprise Carmat fait des analyses pour déterminer avec précision les causes du décès.

"Cette expérience est prometteuse"

Si, un premier porteur d'un cœur artificiel Carmat, Claude Dany, âgé de 76 ans, était lui mort le 2 mars 2014, 74 jours après l'implantation, ces deux décès ne doivent en rien remettre en cause les avancées scientifiques obtenues par ces greffes. C'est en tout cas l'avis défendu ce mardi sur RMC par Olivier Hoffman, cardiologue et président du collège national des cardiologues français. "Cette expérience est bien sûr prometteuse", estime-t-il.

"Les autorités sanitaires avaient mis la barre à 30 jours de survie pour l'essai des quatre premiers patients. Le premier a vécu 74 jours (deux mois et demi, ndlr). Le second six mois et demi de plus tout en faisant de la réadaptation cardiaque via le vélo. Il avait repris, semble-t-il, une vie tout à fait normale donc c'est prometteur. Maintenant, on espère que le troisième et le quatrième patients vivront beaucoup plus longtemps", se réjouit-il.

"Pas d'autres alternatives thérapeutiques"

Car, pour Olivier Hoffman, malgré la mort de deux patients greffés, le cœur artificiel Carmat reste la meilleure des alternatives au manque de greffons. "Evidemment, nous sommes affligés et attristés par ce décès et celui de Claude Dany. Mais je pense que ces patients n'avaient pas d'alternatives thérapeutiques car les traitements cardiologiques qu'on leur donnait étaient en échec. S'ils n'avaient pas été greffés par Carmat, ils auraient une dizaine de jours en plus seulement", assure ce cardiologue.

"L'alternative ce sont les greffons mais il n'y a plus que 400 greffes par an en France. Il y a une diminution de la route, tant mieux, mais cela inclut moins de greffons disponibles et donc moins de greffe cardiaque".

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Maxime Ricard avec Benoit Ballet