"Il n'y aura pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes", prévient une zadiste

Des zadistes occupent le site du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 17 novembre 2012. - AFP
Les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont de nouveau mobilisés, sous haute surveillance policière, mercredi à Nantes contre une audience d'expulsion - cruciale pour le projet -, des habitants historiques de la zone où doit être construit l'aéroport.
Onze familles, anciens propriétaires ou locataires de maisons rétrocédées à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du site, et quatre agriculteurs qui ont refusé de vendre leurs terres à l'amiable, sont assignés mercredi devant le juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Nantes.
"Ce bras de fer, (l'Etat) va le perdre"
Vinci réclame leur expulsion immédiate, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 € et d'une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s'ils n'obtempèrent pas. Le président PS du département de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, a demandé par courrier à François Hollande le "démarrage des travaux dès février 2016".
Si les expulsions sont autorisées, ce qui donnerait de fait un véritable feu vert aux travaux, les habitants de la ZAD promettent de ne pas se laisser faire. En 2012, ces mêmes zadistes avaient réussi à faire reculer le gouvernement se rappelle Camille, l'un des habitants de la ZAD:
"C'est sûr qu'il y a un bras de fer qui s'est mis en place, et que ce bras de fer, ils vont le perdre. Je pense que beaucoup de gens dans la région le pensent, et on le pense avec eux: cet aéroport ne se fera pas. Ce n'est pas pour rien qu'en 2012, ils ont été mis en échec. On a eu à faire face à plus de mille policiers, qui étaient mobilisés pendant plusieurs semaines. On les a mis en défaite, on a gagné. On est resté sur le terrain. S'ils revenaient, on gagnerait de nouveau. On ne se fait pas de souci là-dessus. On pense que la mobilisation, s'ils revenaient et s'ils démarraient des travaux, serait encore plus forte qu'en 2012. Face à ça, le gouvernement ne peut pas grand-chose".
"Continuer à mettre la pression"
Une nouvelle manifestation est d'ores et déjà prévue samedi prochain, 16 janvier. Si l'audience confirme les expulsions, les habitants de la ZAD promettent d'intensifier leur lutte. Comme l'explique cette habitante de la ZAD, qui se fait appeler Camille, comme tous les zadistes:
"Le but, c'est de continuer à mettre la pression. Nous, en effet, on est déterminé: il n'y aura pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Toutes les composantes de la lutte continuent à porter ce propos. Aussi bien les associations, les paysans, les habitants et habitantes qui vivent sur place. Il faut se rendre compte que la lutte a de nouveau pris une ampleur nationale. Le week-end dernier, ce sont plus de quarante actions qui se sont déroulées partout en France. D'autres sont annoncées cette semaine, d'autres pour le samedi 16. C'est au gouvernement, maintenant, de faire un signe. Et plus qu'un signe: s'engager à faire annuler ce projet et tout du moins à garantir qu'il n'y aura pas ces expulsions qui menacent les paysans et habitants actuellement".