Ils ont demandé la fin des soins palliatifs pour leur fils: "L'aimer, c'est le laisser partir"

Une unité de soins palliatifs. (Photo d'illustration). - Fred Dufour - AFP
Le corps médical du CHU de Reims ont décidé de ne pas arrêter les soins sur Vincent Lambert, selon sa mère Viviane Lambert, interrogée ce jeudi à l'issue d'une réunion avec l'équipe médicale et les autres proches de Vincent Lambert. La justice avait pourtant autoriser les médecins à stopper les soins prodigués à Vincent Lambert, en état végétatif depuis 8 ans.
"Il se recroquevillait. C'était quoi la suite pour lui ?"
L’épreuve de Vincent Lambert et de ses proches, d’autres familles l’ont vécue. Certaines décident de laisser partir leur proche en état végétatif, dans le cadre de la loi Léonetti. C’est le choix qu’ont fait Paul et Danièle Pierra pour leur fils, en 2006. Près de neuf ans après, les plaies sont encore à vif. Et la douleur, intense. Quand on parle de Vincent Lambert, Danièle et son mari replongent dans leur passé. Huit ans et demi à prendre soin de leur fils, plongé dans un état végétatif après une tentative de suicide à l'âge de 20 ans. "J'allais le voir tous les jours. Je lui parlais. Je lui faisais des massages, raconte Danièle sur RMC. On a longtemps espéré qu'il revienne à la vie. En vain".
Paul lui, n’arrive pas à aller voir son fils plus d’une fois par semaine. Trop douloureux. "Il se dégradait tellement que ce beau gosse blond aux yeux verts d'1m82, ne mesurait plus qu'1m55. Il se recroquevillait. C'était quoi la suite pour lui ?"
"Vous vous accrochez de toutes vos forces à votre enfant"
Finalement, après huit ans et demi de souffrance, Danièle et Paul demandent aux médecins d’arrêter les traitements. "La raison dit 'il faut le laisser partir'. Mais d'un autre côté vous vous accrochez de toutes vos forces à votre enfant", raconte Danièle. "Mais finalement ce qui prime d'abord pour moi c'est l'amour de mes enfants. Ce n'est pas un amour pour soi, c'est aimer tout court. Et l'aimer, c'est le laisser partir".
Le départ de leur fils sera long. Six jours d’agonie. Aujourd’hui, Danièle a du mal à comprendre l’attitude des parents de Vincent Lambert. "Des manifestations dans la rue avec des étendards 'Je suis Vincent Lambert', des marches… Je n'ai pas de leçons à donner, mais vous me demandez mon avis. Je pense que c'est tout à fait à l'opposé certainement de la quiétude nécessaire au départ à la vie". Dans leur malheur, Danièle et Paul ont eu la chance, eux, de toujours rester unis.