Inégalités face au manque de sommeil: pourquoi les femmes dorment moins que les hommes

- - Flickr/ cristian
Dans la nuit de samedi à dimanche, on passe à l'heure d'hiver. Il va falloir remonter les pendules. A 3 heures du matin, il sera 2 heures. C'est donc une heure de sommeil en plus. Loin d'être suffisant pour compenser le déficit de sommeil des Français. Selon une étude du cabinet Occurrence publiée la semaine dernière, les Français cumulent un déficit de près de 16 milliards d'heures de sommeil par an .
D'après cette étude, tous les ans, en moyenne, chaque Français reste debout deux semaines en trop. Et les femmes sont particulièrement touchées par ce manque de sommeil : elles ne dorment qu'à peine 7h en semaine, alors qu'elles estiment avoir besoin de 8h au moins. Le manque de sommeil chez les femmes s'explique par la multiplication de leurs activités.
"Je dors moins que mon mari de façon générale", témoigne Isabelle, qui travaille et a des enfants. "Le week-end, il fait des grasses matinées que je ne fais pas, pour amener les enfants aux activités ou ce genre de choses."
"J’ai un bébé qui aura bientôt 20 mois", explique de son côté Chloé. "Ce n'est pas facile toutes les nuits. Je dors en moyenne 6 heures par nuit, mais en discontinu."
Des décalages dans le sommeil liés au zones géographiques
Selon Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste du sommeil, il y a deux fois plus d'insomniaques chez les femmes que chez les hommes.
"Il y a des facteurs liés au fonctionnement du cerveau des femmes, qui est beaucoup plus sensible à tout ce qu’il va se passer dans la journée", souligne-t-elle. "Et donc possiblement perturbant pour le sommeil."
"Les femmes ont un déficit de sommeil 20% supérieur aux hommes", explique de son côté Assael Adary, président du cabinet Occurence, qui a réalisé l'étude montrant que les Français sont inégaux face au sommeil. "Le décalage entre le besoin et la réalité de sommeil est aussi lié aux zones géographiques. L’Ile-de-France est le champion du besoin de sommeil. Travailler empêche de dormir, les actifs ont une différence de sommeil beaucoup plus importante que les inactifs. Si on cumule, une femme parisienne active aura donc chaque année un déficit colossal de sommeil."