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Une orque en danger dans la Seine: "C'est un animal en très mauvaise santé"

Une orque mâle de l'Atlantique nord observée dans le nord de la Norvège, le 26 novembre 2021

Une orque mâle de l'Atlantique nord observée dans le nord de la Norvège, le 26 novembre 2021 - Olivier MORIN © 2019 AFP

Depuis début avril, une orque remonte la Seine, depuis le Calvados jusqu'à Tancarville. L'animal, en mauvaise santé, inquiète les spécialistes des cétacés qui demandent de le laisser tranquille.

Une orque dans la Seine. Depuis une semaine, le cétacté fait des allers-retours à l'embouchure du fleuve. Elle a été d'abord repérée dans le Calvados, au large de Courseulles-sur-Mer, début avril, puis filmée près du pont de Normandie, le 17 mai, avant que sa présence ne soit signalée jusqu'à Tancarville. Au total, l'orque a fait une bonne centaine de kilomètres en deux mois.

L'animal est observé par le Groupe d’étude des cétacés du Cotentin (GECC). Et selon leurs constatations, son état de santé se dégrade.

"C'est un animal en très mauvaise santé, amaigri, avec des traces de mycoses sur la peau", explique Delphine Eloi, coordinatrice du GEEC.

Et la situation ne va pas en s'améliorant pour le pauve animal, explique la reponsable du groupe d'étude: "Son état se dégrade de jour en jour. Un animal comme ça n'est pas fait pour rester dans l'eau douce."

Une présence inhabituelle

Le mystère autour de sa présence à cet endroit reste entier, car d'habitude, les orques vivent en groupe: "Ça peut être un jeune qui a été exclu d'un groupe ou qui se serait isolé de lui même du fait d'une maladie ou pour aller dans des eaux plus calmes pour aller se nourrir plus facilement."

Le GEEC réfléchit, en coopération avec les services de l'État et des spécialistes de l'étude des orques qui ont tenté des opérations de sauvetage en Norvège, à une intervention pour lui faire "retrouver la mer", ce que la respondable "espère". Mais pour l'instant, aucune tentative active n'est envisageable car les cétacés souffrent d’un fort taux de mortalité dû au stress.

"Le problème, c'est qu'il ne faudrait pas ajouter un fort stress à l'animal qui pourrait être contreproductif voire fatal, et aggraver son état de santé", estime sa responsable.

Autre risque important pointée par la coordinatrice du GEEC, celui "d'une collision avec des bateaux qui remontent jusqu'au port de Rouen."

Arguant que le "pronostic vital" de l'animal est engagé et qu'il n'y a "aucun danger pour l'homme", Delphine Eloi demande de "laisser en paix" cet orque, le temps "que les services de l'État jugent de la meilleure chose à faire pour cet animal".

Maxime Martinez