Intercités: "C'est sacrifier les zones rurales au profit des grandes villes"
"Un véritable danger". Invitée ce mardi à 8h10 sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, Caroline Cayeux, sénatrice et maire UMP de Beauvais, n'a pas caché ses vives inquiétudes. Dans un rapport remis ce mardi au gouvernement, ce mardi, le député PS du Calvados Philippe Duron préconise la restructuration du réseau des trains Intercités.
"On peut accepter que certaines lignes perdent de l'argent"
Parmi ses principales propositions, la suppression de cinq lignes non rentables. "Ces trains ne sont pas rentables mais ces trains rendent service à beaucoup de Français qui vont travailler", a déclaré Caroline Cayeux. "Que vont faire les habitants qui utilisaient ces lignes?" Pour la sénatrice de l'Oise, "on peut accepter que certaines lignes perdent un peu d'argent."
Le rapport propose de transférer ces lignes vers les TER voire de les remplacer par des lignes d'autocars. "Les autocars, vous trouvez que c'est écologique? Au moment où il y a le grand débat sur le climat, qui va se tenir à Paris, a fait valoir la maire de Beauvais. "Et que va-t-il se passer quand il neige, quand il pleut, quand il y a des embouteillages? Ces Français-là ne seront pas à l'heure au travail."
"On va désertifier le territoire"
A propose des lignes que le rapport propose de supprimer, "j'ai remarqué qu'elles sont à peu près transversales, et ne vont pas vers Paris", a ajouté Caroline Cayeux, par ailleurs présidente de l'association Villes de France. Elle a "le sentiment que cette nouvelle organisation va être au service des métropoles, du Grand Paris".
"C'est ça le projet de ce gouvernement? Sacrifier les zones rurales au profit des grandes villes, au profit des grandes régions?", s'est-elle indignée. "Où est l'aménagement du territoire? On va désertifier le territoire".
Les Intercités, appelés TET (Trains d'équilibre du territoire), ce sont 22 lignes de jour, une dizaine de lignes de nuit et un déficit d’exploitation qui s'aggrave d'année en année. a commission qu'il préside a passé au peigne fin l'ensemble de ces lignes ferroviaires. Et son verdict est sans appel: "c'est une catastrophe financière", avait-il expliqué un peu plus tôt sur RMC.