Interdiction des grenades offensives: "Il ne faut pas que les forces de l'ordre soient en danger"

- - AFP
Il y a exactement un an que Rémi Fraisse est mort sur le site du barrage controversé de Sivens (Tarn). Ce militant écologiste de 21 ans a été tué par l'explosion d'une grenade offensive. L'engin avait été projeté parmi les manifestants et s'était logé entre le sac à dos de Rémi Fraisse et sa colonne vertébrale. Suite à ce drame, l'utilisation des grenades offensives avait immédiatement été suspendue, puis interdite dans les semaines qui ont suivi le drame par le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve.
Depuis, les gendarmes disposent des mêmes équipements que les policiers nationaux. En clair, en plus des grenades "classiques", ils peuvent se servir de grenades dites de désencerclement, qui font exploser des petites billes en plastique. Toutefois, en cas de menace réelle, les gendarmes peuvent utiliser leurs armes, notamment leurs carabines. Mais si du côté des policiers, on se réjouit devant l'uniformité des moyens de défense entre forces de l'ordre, du côté des gendarmes on craint d'être moins efficient sur le terrain.
"Compte tenu des récents faits..."
"On n'a jamais eu de problème avec les grenades offensives, assure Jean-Pierre Rivolet, président national adjoint de l'Union Nationale du Personnel en retraite de la Gendarmerie (UNPRG). On comprend que pour calmer les esprits et faire redescendre la pression, il fallait prendre des décisions au niveau gouvernemental. Mais c'était une décision de circonstances". Et celui-ci de s'étonner qu'il n'y ait "pas encore à de grenades de substitution pour pouvoir se défendre."
En effet, "compte tenu des récents faits assez graves, et en particulier avec le terrorisme à l'heure actuelle, il ne faut pas non plus que les forces de l'ordre soient en danger", justifie encore Jean-Pierre Rivolet. Car depuis un an donc, la gendarmerie est privée d'un moyen d'action jusque-là très adapté aux situations les plus tendues ou aux espaces les plus escarpés. Et si une grenade de substitution devrait bel et bien être proposée aux escadrons, les gendarmes l'assurent: rien n'est aussi efficace que les grenades offensives.