7-Octobre: un an après, les otages du Hamas restent au coeur des enjeux

Un an après les massacres du 7-Octobre, des dizaines d’israéliens sont toujours détenus dans les tunnels de la bande de Gaza. "Ne les oubliez pas", c’est ce que dit la femme d’Ofer Kalderon, franco-israélien capturé le 7 octobre 2023.
"C'est comme avoir un flingue sur la tempe. Tout le temps", témoigne-t-elle à notre micro.
Comme annoncé par RMC la semaine dernière, des proches des otages franco-israéliens seront reçus à l’Elysée ce lundi. Ils comptent demander à Emmanuel Macron de faire pression pour leur libération. Partout dans le monde, des rassemblements ont été organisés ce week-end: Paris, Londres, Berlin, New York, entre autres.
Combien d'otages reste-t-il?
Ils seraient une centaine d’otages encore captif aujourd'hui. Un chiffre qui reste flou. 251 personnes ont été enlevées. On en avait d’abord annoncé 268, mais 17 personnes ont finalement été retrouvées après, parmi les victimes du 7 octobre, sur le sol israélien. Ce n’est pas de la légèreté, c’est de l’horreur. Il a parfois fallu un long travail de médecine légale pour les identifier.
Et puis sur les 251 otages, 33 étaient déjà morts, leurs corps capturés pour servir de monnaie d’échange. Avec certitude, aujourd’hui, on parle de 64 otages officiellement "présumés vivants". Une trentaine de corps encore aux mains du Hamas. Et les négociations sont au point mort.
Certains ont été libérés lors d’échanges de prisonniers, vous vous en souvenez. D’autres libérés par l’armée israélienne. Certains sont morts dans les opérations à Gaza, cinq d’entre eux notamment tués par Tsahal par accident. 117 otages sont retournés en Israël vivants.
Le débat public israélien divisé sur la question
Et cette question des otages reste un sujet qui pèse lourd dans le débat public israélien. Dès le 7 octobre 2023, la question se posait en ces termes: Benyamin Netanyahu pouvait-il choisir? Répondre à une double injonction? Détruire le Hamas, venger le pire massacre de juifs depuis la Shoah d’un côté, libérer les otages de l’autre.
Les Israéliens se sont rassemblés, toutes les semaines, depuis un an. Vous vous souvenez peut-être des images de banquets aux chaises vides, symboles de l’absence d’un proche. Ou au moins des photos des otages, placardées à travers le monde. Des photos des enfants Bibas, des bébés: 8 mois et 4 ans au moment de leur enlèvement.
Et à chaque rassemblement, le Forum des familles d’otages appelle à un cessez-le-feu, supplie le Premier ministre de négocier, de ramener leurs proches et la paix. Ces rassemblements sont aussi devenus une tribune politique. En témoignent ces échauffourées après la découverte de six dépouilles d’otages il y a un peu plus d’un mois. S’en étaient suivis des appels à la grève, le Premier ministre accusé d’avoir abandonné les otages.
Au Forum des familles, fait face le Tikva Forum. Des proches d’otages qui demandent au contraire au Premier ministre de poursuivre sa stratégie. "Seule la pression sur le Hamas pourra ramener nos proches", lit-on sur leur site.
Aujourd’hui, les Israéliens commémorent séparément. Les cérémonies officielles d’un côté, les familles d’un autre. La question politique se cristallise autour du Premier ministre.
Dans le Times Of Israël, on peut lire le témoignage du fils d’un des plus vieux otages aux mains du Hamas. Un militant pour la paix, journaliste retraité, qui emmenait des Gazaouis se faire soigner en Israël. "Si Netanyahu se maintient au pouvoir" dit le fils "alors leur captivité durera trois ans, si tant est qu’ils vivent aussi longtemps". Son père, Oded Lifshitz, a 84 ans.