Accord en vue d'une trêve à Gaza: Netanyahu accuse le Hamas d'avoir "tout rejeté" en bloc

Benjamin Netanyahu lors d'une réunion avec son cabinet à la Kirya, à Tel-Aviv, le 31 décembre 2023 - Abir SULTAN / AFP
"Le Hamas a tout rejeté", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse où il a minimisé les accusations selon lesquelles son insistance à vouloir qu'Israël conserve le contrôle d'une zone tampon le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte empêche les négociations d'aboutir.
"Nous essayons de trouver des terrains sur lesquels commencer les négociations [mais] ils refusent [et disent] qu'il n'y a rien à discuter", a ajouté M. Netanyahu, "alors j'espère que cela va changer car je veux que ces otages soient libérés"
Depuis l'annonce de la découverte, dimanche, des corps de six otages supplémentaires par l'armée israélienne, M. Netanyahu est soumis à une forte pression à l'extérieur, notamment par les Etats-Unis (membre de la médiation avec le Qatar et l'Egypte), mais aussi au sein de la population israélienne, afin de parvenir à un accord pour la libération des otages en échange d'une trêve des combats qui permettrait d'aller vers un cessez-le-feu permanent et définitif après bientôt onze mois de guerre.
Selon l'armée israélienne, les six otages retrouvés dimanches ont été abattus à bout portant par leurs geôliers dans un tunnel de la bande de Gaza.
Au cours de sa conférence de presse, M. Netanyahu a répété vouloir qu'Israël conserve le contrôle du couloir de Philadelphie, zone tampon le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, aussi longtemps qu'il le juge nécessaire, pour empêcher le Hamas de faire entrer des armes dans le territoire palestinien ou d'exfiltrer vers l'Egypte des otages ou certains de ses combattants à travers des tunnels.
"Faire pression"
"Il faut [...] faire pression sur eux pour qu'ils libèrent les otages restants", a-t-il dit : "Si vous voulez la libération des otages, vous devez contrôler le couloir de Philadelphie".
À Washington, le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller a déclaré que les Etats-Unis reconnaissaient "le besoin très réel qu'a Israël de s'assurer qu'il ne puisse y avoir de contrebande à travers le couloir de Philadelphie". Mais "nous pensons qu'il y a des moyens de résoudre" cette question, a-t-il ajouté, appelant et le Hamas et Israël à faire les concessions nécessaires pour parvenir à un accord.
Devant les journalistes, M. Netanyahu a néanmoins affirmé que la question du contrôle du couloir de Philadelphie était loin d'être le seul point d'achoppement dans les négociations.
Selon lui, la question du nombre de prisonniers palestiniens détenus par Israël devant être relâchés en échange de chaque otage libéré, ou d'un éventuel veto israélien à la libération de certains de ces détenus font partie de tout ce qui "n'a pas été résolu" à ce stade.
Le mouvement islamiste palestinien accuse de son côté M. Netanyahu depuis des semaines d'entraver les négociations en posant régulièrement de nouvelles conditions à ses yeux inacceptables.
L'attaque du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre le 7 octobre, a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
La campagne militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza a dévasté ce petit territoire palestinien et y a fait au moins 40.861 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. Selon l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des enfants.