Alexander Dobrindt, nouveau ministre de l’Intérieur allemand, “l’alter ego de Bruno Retailleau”

À peine nommé, il fait déjà grand bruit. Contrôles renforcés aux frontières, refoulement systématique des sans papiers… Il vient en 24h de tourner la page Merkel, qui avait ouvert la porte aux réfugiés. Ce nouveau ministre de l’Intérieur allemand s’appelle Alexander Dobrindt, 64 ans, Bavarois, il est issu du Parti conservateur local, la CSU et il est élu au Bundestag depuis 23 ans.
Il connaît parfaitement les arcanes de la vie politique allemande. Et cela fait de lui l’homme de confiance du nouveau chancelier. Il a été au cœur des négociations ces derniers mois pour construire la grande coalition avec les socio-démocrates. C’est lui qui a arraché l’accord qui a permis à ce gouvernement de s’installer.
"Homme de dialogue"
Pour la presse allemande, il est même “le sauveur de Friedrich Merz”. On lit qu’après avoir longtemps été moqué pour ses costumes colorés, ses chaussures pointues et son accent bavarois. Il a fini par se rendre incontournable. Mardi 6 mai, c’est lui, encore, qui a permis d’organiser très vite un deuxième vote, lorsque Merz a échoué à être élu chancelier du premier coup.
Homme de dialogue, il parle à la gauche, certes, mais il est très loin de partager ses idées. Son sujet, c’est donc l’immigration. Avec parfois quelques idées teintées de populisme: en 2013, il est ministre des Transports, Alexander Dobrindt propose alors un péage autoroutier uniquement facturé aux étrangers. Idée abandonnée, contraire au droit européen.
L'immigration, une obsession
Et surtout, il a toujours vivement combattu l’idée d’Angela Merkel d’ouvrir la porte aux réfugiés. Son premier acte, dès sa nomination au ministère de l’Intérieur cette semaine, a donc été d’y mettre un coup d’arrêt. Alexander Dobrindt vient d’annuler la directive signée en pleine crise migratoire en 2015, et qui avait autorisé les étrangers à entrer en Allemagne même sans documents, ni demande d’asile.
Lui vient d’ordonner le contraire: il déploie des milliers d’agents supplémentaires pour renforcer les contrôles aux frontières, avec la consigne de refouler tout étranger sans papier, même venant d’un pays européen de l’espace Shengen. Une décision qui fait déjà tiquer les pays voisins, la Suisse, la Pologne…
La France n’a pas encore réagi, mais on voit bien que tout cela lui fait quelques points communs avec son homologue Bruno Retailleau, avec qui, à n’en pas douter, il devrait bien s’entendre.