Attentat à Bruxelles: le ministre belge de la Justice annonce sa démission

Le ministre de la Justice belge Vincent Van Quickenborne, ici le 16 février 2023 à Bruxelles en Belgique. - NICOLAS MAETERLINCK / Belga
Le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a annoncé sa démission du gouvernement vendredi soir, quatre jours après l'attaque perpétrée à Bruxelles par un Tunisien radicalisé et en séjour irrégulier qui a tué deux Suédois.
"Une faute individuelle, monumentale et inacceptable"
Lors d'une conférence de presse, le ministre a expliqué avoir appris vendredi que la Tunisie avait réclamé en août 2022 l'extradition de l'auteur de l'attaque, Abdesalem Lassoued, une demande qui n'a pas été traitée. "C'est une faute individuelle, monumentale et inacceptable", a dit le ministre cité par l'agence de presse Belga.
"Assumer la responsabilité en démissionnant"
Le magistrat compétent n’a pas donné suite à cette demande d’extradition et le dossier n’a pas été traité", a-t-il développé. "C’est une faute individuelle, monumentale, une faute inacceptable, aux conséquences dramatiques", a ajouté M. Van Quickenborne, disant en assumer "la responsabilité en démissionnant".
"Je ne cherche aucune excuse. J’estime qu’il est de mon devoir de le faire. Cette nouvelle information, venant du parquet, me touche en plein cœur, car j’ai fait tout mon possible pour améliorer notre justice ", a-t-il encore dit.
Ce Tunisien de 45 ans a été localisé mardi matin dans un café de la commune bruxelloise de Schaerbeek, où il a été mortellement blessé par des tirs policiers. Son arme a été retrouvée.
Abdesalem Lassoued était connu des autorités belges pour des délits, notamment des menaces de mort proférées à l’encontre d’un demandeur d’asile, selon la justice.
Mais il n’était pas fiché dans la base de données de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), une agence fédérale.
Après l’attaque, Vincent Van Quickenborne avait simplement expliqué que la Belgique avait été informée en 2016 "par un service de police étranger" du profil radicalisé de Lassoued, sans qu’il soit question d’antécédents terroristes. Avant de demander l’asile en Belgique, où il disait être arrivé à la fin de 2015, le Tunisien avait déposé des requêtes similaires en Norvège, en Suède, puis en Italie – des demandes à chaque fois rejetées.