RMC
International

Attentat à Moscou: des cadres du régime évoquent le retour de la peine de mort pour les terroristes

placeholder video
Plusieurs cadres du régime de Vladimir Poutine multiplient, depuis l'attaque meurtrière de Moscou, les appels à la levée du moratoire sur la peine de mort pour les "terroristes". La Russie n'a jusqu'ici fait aucune mention de la piste jihadiste s'agissant de l'attentat de vendredi, et cela malgré la revendication de l'Etat islamique.

La Russie observe un jour de deuil national ce dimanche à la suite de l'attentat, perpétré vendredi soir, ayant tué au moins 133 personnes dans une salle de concert de la banlieue de Moscou. Depuis, plusieurs cadres du régime évoquent un retour de la peine de mort, notamment pour les terroristes.

Pour l'instant, le Kremlin ni les forces de renseignements russes n'ont pas réagi à la renvendication de l'Etat Islamique. Vladimir Poutine a lui indiqué dans son allocution que les assaillants avaient été arrêtés "alors qu'ils se dirigeaient vers l'Ukraine".

"Attentes de notre société"

"Aujourd'hui, beaucoup posent la question de la peine de mort (...) une décision sera prise qui répondra aux attentes de notre société", a commenté ainsi le chef du groupe parlementaire du parti du pouvoir Russie unie, Vladimir Vassiliev, au sujet de la levée du moratoire en place depuis 1996. 

Un autre responsable parlementaire, en charge de questions de sécurité, Iouri Afonine, est allé plus loin : "lorsqu'on parle du terrorisme, du meurtre de gens, il faut rétablir la peine de mort dans le cadre du droit pénal".   Sergueï Mironov, figure du parti pro-Kremlin "Russie Juste", a lui aussi appelé "à l'établissement de la peine de mort pour les gens commettant des actes terroristes".

L'entretien RMC : Vladimir Fédorovski - 24/03
L'entretien RMC : Vladimir Fédorovski - 24/03
7:26

Les dirigeants ukrainiens visés

Outre les groupes jihadistes comme l'Etat islamique qui a revendiqué l'attaque meurtrière du Crocus City Hall vendredi ayant fait au moins 133 morts, la Russie considère nombre d'opposants et de dirigeants ukrainiens comme "extrémistes" et "terroristes". Elle a aussi ajouté ce mois-ci le "mouvement international LGBT" à la liste des organisations terroristes établie par les services financiers russes.

La Russie n'a jusqu'ici fait aucune mention de la piste jihadiste s'agissant de l'attentat de vendredi, et cela malgré la revendication de l'EI. 

L'opposition en Russie traquée

Les services de sécurité russes et Vladimir Poutine ont par contre évoqué une piste menant à l'Ukraine, sans plus de précisions. La Russie a aussi orchestré une répression totale de l'opposition, notamment via des accusations d'extrémisme, de terrorisme, de discrédit des forces armées et de trahison.

Enfin, l'ex-président et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev avait assuré vendredi que la Russie "détruirait" les dirigeants ukrainiens s'ils étaient responsables de l'attaque de la salle de concert.

"S'il est établi qu'il s'agit de terroristes du régime de Kiev (...) ils doivent tous être retrouvés et détruits sans pitié en tant que terroristes. Y compris les dirigeants de l'Etat qui a commis une telle atrocité", avait-il lancé sur Telegram.

LM avec AFP