Aux États-Unis, une médecin légiste accusée d’avoir falsifié des preuves ADN pendant 30 ans

Un scandale qui ébranle le système judiciaire du Colorado. Aux États-Unis, Yvonne Woods, une médecin légiste, est accusée d'avoir falsifié des preuves ADN dans des affaires criminelles après 30 ans de carrière.
L'ADN en matière criminelle permet de confondre un meurtrier. Mais encore faut-il qu'il soit analysé dans les règles de l'art. Or, cette médecin légiste américaine qui avait sa petite réputation dans le Colorado est accusée d'avoir manipulé des données dans plus de 652 dossiers.
Sous le coup d'une enquête, Yvonne Woods a même fini par démissionner. Les enquêteurs ont démontré qu'elle avait falsifié des résultats ADN, en ne transmettant par exemple qu'un seul bilan après avoir mené une série de tests sur un même échantillon.
7 millions de dollars pour de nouvelles analyses
À ce stade, la justice ne lui reproche pas d'avoir fabriqué des preuves, mais plutôt d'avoir bâclé son travail, ce qui met aujourd'hui en cause la fiabilité de ses résultats. L'ensemble des dossiers traités par cette médecin légiste entre 1994 et 2008 va donc être réexaminé.
Cela représente plus de 3.000 échantillons ADN. L'État du Colorado a déjà débloqué 7 millions de dollars pour financer les nouvelles analyses, mais aussi en prévision de nouveaux procès. Tout récemment, un homme a, par exemple, été condamné à la prison à perpétuité pour le massacre d'une famille sur la base notamment d'une preuve ADN. Et c'est Yvonne Woods qui avait réalisé cette analyse et témoigné à son procès.