Bateau pour Gaza: Mélenchon dénonce "un acte de piraterie", Macron demande le retour des Français

Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, et Emmanuel Macron, président de la République - AFP
Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice, ou encore place de la République à Paris... Équipés de drapeaux palestiniens, de banderoles et au son de chants comme "Libérez la Palestine" ou "Gaza, Gaza, on est tous avec toi", des manifestants ont appelé à la "libération" des douze militants du voilier "Madleen" et à la poursuite de leur mission humanitaire.
Le voilier, avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, est parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de dix-huit mois de guerre. Il transporte notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée franco-palestinienne Insoumise Rima Hassan, ainsi que de l'aide humanitaire.
Au cours de la nuit, l'organisation Freedom Flotilla Coalition, qui a affrété le bateau, avait annoncé que l'armée israélienne avait arraisonné celui-ci.
Les communications coupées
Le voilier "fait route en toute sécurité vers les côtes d'Israël. Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays", a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères, qui a publié des images montrant une distribution de sandwiches et d'eau aux passagers du bateau, équipés de gilets de sauvetage.
Les communications ont été coupées depuis avec l'équipage, selon La France insoumise, parti dont Rima Hassan est issue.
Présent place de la République à Paris aux côtés d'autres représentants de partis de gauche, le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon a qualifié la manoeuvre israélienne "d'acte de piraterie internationale".
"Nous craignons le pire, car ceux qui ont procédé à cet arraisonnement sont capables du pire et l'ont montré en toutes circonstances", a lancé devant la presse l'ancien candidat à l'élection présidentielle française.
Il a regretté la réaction du gouvernement français, qui "n'a, semble-t-il, rien à dire à propos d'un acte de piraterie". Il a également appelé à un nouveau "grand rassemblement du peuple français au service des Palestiniens" samedi en France.
Le président français Emmanuel Macron avait de son côté "demandé de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France" des six ressortissants français, selon l'Elysée.
"Depuis que nous avons eu connaissance de leur projet, contre les risques duquel nous les avons mis en garde, nous avons été en lien avec les autorités israéliennes pour prévenir tout incident", a également affirmé le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, dans une déclaration transmise à la presse quelques minutes avant la communication de l'Elysée.
"Protection consulaire"
"Dès l'arraisonnement du navire, nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard" et à leur "rendre visite" dès qu'ils auront rejoint le territoire israélien, "en vue de s'assurer de leur situation et de faciliter leur retour rapide en France", a dit le chef de la diplomatie.
Les partis de la gauche française, comme Amnesty International, estiment que l'interception du bateau s'est produite en "bafouant" le droit international.
A Lille, autour de 2.000 personnes étaient également rassemblées dans la soirée, selon une estimation d'un journaliste de l'AFP. "La France des lumières éteintes en Palestine", "halte au massacre en Palestine" pouvait-on lire sur des panonceaux. Au micro, une porte-parole de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) a exprimé sa "solidarité inconditionnelle" aux militants du "Madleen".
Un peu plus tôt, la patronne des Ecologistes Marine Tondelier avait appelé à "une mobilisation populaire internationale" pour "amener les États à s'engager pour leur protection et leur libération".
"L'équipage a atteint son but. Il doit maintenant faire l'objet d'un soutien des états européens. Le silence des gouvernements serait une faute", a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sur X.