Brexit: "Il faut maintenant engager la procédure de divorce, le plus vite sera le mieux"
"Tout Etat membre peut décider conformément à ses règles constitutionnelles de se retirer de l'Union". Tel est l'intitulé de l'article 50 créé en 2003 qui donne aujourd'hui la possibilité au Royaume-Uni de quitter l'Union européenne librement, après le vote de la semaine dernière. Un texte inspiré par Alain Lamassoure, député européen qui est revenu lundi sur RMC sur la création de cet article.
"Nous trouvions, nous les pro-européens que les souverainistes avaient un bon argument lorsqu'ils disaient quand on rentre dans l'Union européenne on a la liberté d'entrer, sauf qu'une fois qu'on est dans la maison commune on n'a pas le droit de sortir, ça se transforme en prison des peuples", explique-t-il.
Avec ce texte, l'objectif de montrer "que nous sommes attachés à une Europe qui n'est pas un super Etat mais qui est une famille de peuples libres". Après le vote des Britanniques, le pays doit avoir recours à cet article pour débuter la procédure de sortie de l'Union européenne. Mais David Cameron, le Premier ministre démissionnaire ne devrait pas déclencher l'article 50 et laisser à son successeur le soin de prendre la suite. Pressenti pour prendre la place de David Cameron en octobre, Boris Johnson l'ancien maire de Londres a assuré que la sortie de l'Union européenne se fera "sans précipitation".
"C'est un formidable gâchi"
Pour Alain Lamassoure, il faut au contraire tout faire pour que la procédure débute rapidement. "Le plus vite sera le mieux parce qu'un divorce c'est toujours douloureux", note-t-il espérant une sortie actée du Royaume-Uni d'ici "quelques mois". Si le processus devait durer plus longtemps, le Brexit pourrait coûter cher au Royaume-Uni. "Le Royaume-Uni ne pourra pas supporter des mois et des moins d'incertitude", estime-t-il, prenant pour exemple le cas de la City, la plus grande place financière européenne.
"Elle ne peut garder ce statut que tant que le Royaume-Uni est membre de l'UE parce que ce sont toutes les règles financières européennes qui s'appliquent à la City. Tous les opérateurs financiers, les banques américaines ou asiatiques qui s'installent à Londres peuvent diffuser leurs produit dans l'ensemble de l'UE. Le jour où le Royaume-Uni n'y est plus, ce n'est plus possible", poursuit le député européen.
Alain Lamassoure se réjouit toutefois de voir les européens mobilisés et ne craint pas pour l'avenir de l'Union européenne. "C'est un formidable gâchi mais je suis heureux de voir que la réaction des 27 est unanime (...). Le Royaume-Uni a toujours eu un pied dedans un pied dehors. Dans la construction européenne, le mur britannique n'est pas porteur. Le mur français ou le mur allemand sont des fondations de l'Union. On a fondé l'Union sans eux, nous allons la refonder sans le Royaume-Uni"