Bruxelles: pris dans l'explosion du métro, il reste sur place pour sauver des vies
C'est un héros qui a fait preuve d'un courage et d'une bienveillance exceptionnels. Rodolphe Devilez se trouvait sous le quai où un attentat a fait plusieurs morts mardi dans le métro de Bruxelles. Employé chez Independant Moving Company, une société qui réalise des travaux à la Commission européenne, il travaillait juste en dessous du métro au moment de l'explosion. Et plutôt que de fuir ou de songer à sauver sa peau, il est venu en aide aux autres victimes.
Le plafond du local où il se trouvait a pourtant bien failli s'effondrer sur lui.
"J'ai entendu une déflagration au-dessus de ma tête, se souvient-il pour RMC, de la poussière est tombée. Je me suis dit: ça s'écroule. J'ai crié: 'allez, on dégage, on fout le camp'."
"Il y avait des gens brûlés à la tête, au visage, aux mains"
Rodolphe Devilez n'a pas hésité une seconde, malgré l'horreur.
"Au moment où on sort, je vois qu'il y a des blessés. Il y a une dame, j'ai pris mon pull et je lui ai donné. Il y avait une petite fille qui était blessée, sa maman n'était pas là. Il y avait des gens brûlés à la tête, au visage, aux mains."
L'homme a alors immédiatement la présence d'esprit d'organiser les soins et de parer au plus urgent. "J'ai commencé à dispatcher les gens. Les premiers secours sont arrivés, je savais déjà les diriger vers les plus grosses blessures et après j'ai continué à m'occuper des victimes."
"J'ai dû la rassurer et lui dire que le bus n'était pas piégé"
L'employé de cette société de travaux n'envisage même pas à cet instant de quitter les lieux, il reste sur place et continue d'apporter son soutien aux autres victimes.
"Il y avait une dame, je l'ai tenue pendant dix minutes, elle n'avait plus la mémoire pour pouvoir contacter sa famille. Le bus est venu pour les conduire à l'hôpital, j'ai dû la rassurer et lui dire que le bus n'était pas piégé, parce qu'elle ne voulait pas monter dedans."
Ce héros, qui est venu en aide à plusieurs blessés malgré le danger et malgré le choc qu'il a lui-même subi, reste modeste. "J'ai fait le minimum de ce que je pouvais faire." Il aimerait revoir dans un futur proche les trois femmes ainsi que l'homme qu'il a réconfortés. Mais à présent, il espère surtout "ne plus jamais revivre ça".