RMC
International

"C'est comme si on avait été bombardé": le désespoir face aux inondations en Libye

placeholder video
La Libye compte ses morts après les énormes inondations qui ont touché le pays. La ville de Derna, dans l'est, est particulièrement touchée. La France a annoncé envoyer un hôpital de campagne pour soutenir la population.

Des milliers de morts et de disparus dans l'est de la Libye. La tempête Daniel qui a frappé le pays ce week-end a fait au moins 2.300 morts, 7.000 blessés et plus de 5.000 disparus selon les autorités locales.

Des inondations violentes après que deux barrages ont lâché dans la nuit de dimanche à lundi, emportant de nombreux immeubles d'habitations notamment dans la ville de Derna, une ville de 100.000 habitants. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a fait état d'un bilan "énorme".

Un véritable torrent de boue, des rues inondées. Cet habitant de Derna, la ville la plus touchée par la tempête, raconte à RMC un paysage apocalyptique.

"L'eau est arrivée des montagnes. Elle a tout emporté sur son passage, même les immeubles de trois étages. C'est comme si on avait été une nouvelle fois bombardé. C'est dramatique", explique-t-il.

Après 48 heures de pluie non-stop, les habitants espèrent une accalmie, prévue pour ce mercredi. Mais le bilan dépasse l'imaginable. “La ville de Derna est complètement détruite. Le bilan sera catastrophique. Ça se comptera en plusieurs dizaines de milliers”, ajoute-t-il.

La France envoie un hôpital de campagne

Dans des vidéos diffusées par des habitants, on voit des dizaines de corps entassés sur la place principale de Derna, en attente d'identification. Les besoins sont énormes, confirme Benoît Carpentier, porte-parole de la fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

“On a des unités qui peuvent s’occuper plus de l’eau et de l’assainissement pour que les gens puissent avoir de l’eau potable pour boire, ce qui va être très urgent dans les jours et les semaines à venir. On a des unités qui s’occupent plus des abris d’urgence et c’est à ça qu’on va s’atteler dans les prochaines heures”, confie-t-il.

Les autorités locales, pourtant en conflit avec le pouvoir central, ont appelé toutes les bonnes volontés à l'aide. La France a annoncé l'envoi d'une équipe d'urgence de la sécurité civile et l'ouverture d'un hôpital de campagne dans les 24 à 48 heures.

Guillaume Descours avec Nicolas Ropert