"C'est décourageant": pourquoi des étudiants marocains délaissent la France

En visite d'Etat au Maroc, Emmanuel Macron se rend ce mardi à l’Université internationale de Rabat, pour parler entrepreneuriat. Si les étudiants marocains sont les plus nombreux en France, ça pourrait changer, parce que beaucoup délaissent notre pays pour se tourner vers d'autres destinations.

Emmanuel Macron est arrivé ce lundi à Rabat, au Maroc, pour une visite d’Etat de trois jours au total. Après un accueil solennel au Palais royal, avec le roi Mohammed VI, le président a signé toute une salve de contrats.

Ce mardi, le chef de l’Etat enchaînera les rendez-vous institutionnels, puis il se rendra à l’Université internationale de Rabat, pour parler entrepreneuriat. Les étudiants marocains représentent aujourd’hui le contingent le plus important d’étudiants étrangers en France. Mais beaucoup délaissent aujourd’hui la France pour se tourner vers d’autres pays.

Faire son doctorat de vétérinaire en France? Ashraf a étudié la question avant de mettre une croix dessus.

“Tu dois bloquer au minimum 8.000 euros sur un compte bancaire pour faire la demande pour le visa long séjour. C’est vraiment décourageant. Il y a de plus en plus d’étudiants qui optent pour d’autres destinations comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou le Canada”, décrit-il.

La Chine, destination en vogue

La France attire toujours 45.000 étudiants marocains par an. Salma, en master de marketing, aimerait bien en faire partie, mais “il y a une contrainte de loyer là-bas". "La vie des étudiants est devenue un peu compliquée, c’est ce qui me bloque”, indique-t-elle.

La crainte d’une vie trop chère, et de parfois subir du racisme. Des obstacles qui poussent les étudiants à délaisser la France. Doha voit beaucoup de ses camarades de sciences opter pour la Chine.

“Il y a vraiment beaucoup d'efforts qui sont faits pour attirer les étudiants en Chine. Ils donnent des bourses, il y a une bonne mobilité, une bonne sécurité. C’est plus intéressant pour les personnes de mon âge”, appuie-t-elle.

Pour éviter de voir ces étudiants lui tourner le dos, la France vient de signer avec le Maroc un accord pour renforcer les liens universitaires entre les deux pays.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours