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"C'est un moment historique": ces Franco-Algériens vont défiler en Algérie

Ce vendredi marque la troisième semaine de mobilisation en Algérie contre un éventuel 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Parmi les manifestants, RMC a rencontré des franco-algériens qui ne louperaient pour rien au monde ce mouvement inédit.

Le pays retient son souffle alors que le président candidat à sa ré-élection serait toujours soigné dans un hôpital à Genève. Il a fait passer un message jeudi soir, pour mettre en garde contre une possible "infiltration de la contestation", susceptible de provoquer le "chaos".

La semaine dernière, plusieurs milliers de personnes étaient descendues dans les rues pacifiquement contre le pouvoir en place. Une mobilisation qui s'est poursuivie de manière éparse cette semaine.

Ce vendredi, les femmes sont invitées à se mobiliser à l'occasion de la journée mondiale du droit des femmes.

"Cette ampleur en Algérie, ça fait des dizaines d'années que ça ne s'est pas passé"

Parmi les manifestants qui prendront part aux cortèges, des franco-algériens. Certains ont même pris l'avion de Paris pour rejoindre Alger pour l'occasion. Des binationaux très engagés pour leur pays et qui ne louperaient pour rien au monde ce mouvement inédit. 

Ils se sont retrouvés à l'aéroport. Farid, une écharpe de l'Algérie verte et blanche autour du cou, et quelques proches s'envolent pour Alger. Ce franco-algérien ne se voyait pas manquer une nouvelle manifestation dans la capitale algérienne.

"J'ai décidé de partir quand j'ai vu la tournure que ça prenait. On s'est mobilisés à Paris mais cette ampleur en Algérie, ça fait des dizaines d'années que ça ne s'est pas passé".

"Ce sont des moments historiques pour le pays"

Un passage par le guichet pour récupérer les cartes d'embarquement: "On a les billets, c'est bon, on va pouvoir partir". Et Farid n'a plus qu'une seule hâte, y être: "Ce sont des moments historiques pour le pays. J'ai beaucoup de chance d'aller là-bas et je me dois d'être avec le peuple".

A l'aéroport, Farid rencontre Hakim un autre franco-algérien qui s'envole lui aussi pour manifester à Alger. Ce militant de longue date contre le régime au pouvoir a déjà fait le voyage la semaine dernière, malgré le risque de répression.

"Ce que j'ai vu la semaine dernière, c'est une Algérie apaisée. Les gens ont cassé le mur de la peur le premier vendredi et aujourd'hui, ils sont toujours aussi nombreux dans la rue".

Ces bi-nationaux veulent participer à leur niveau au changement en Algérie. Mais souhaitent avant tout que le soulèvement contre le régime reste pacifique.

Nicolas Ropert (avec Caroline Petit)