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"C'était la panique": des Français bloqués en Equateur racontent les scènes de violences

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Alors que l'Equateur sombre dans le chaos, en proie à une guerre entre des gangs criminels et les autorités locales, des ressortissants français sur place témoignent de la tension et des violences.

Le chef de l'ONU est "alarmé" et la France demande "la plus grande prudence" à ses ressortissants en Equateur. Depuis dimanche et l'évasion de Fito, chef d'un des principaux gangs criminels du pays, l'Equateur est en proie aux violences. Mutineries dans les prisons, évasion de plusieurs chefs de gangs, enlèvement de policiers ou encore une prise d'otages spectaculaire, en direct à la télévision: le pays est à feu et à sang.

Plus de 100 gardiens et agents administratifs sont retenus en otage, au moins deux gardiens ont été exécutés, par arme à feu et pendaison. L'état d'urgence a été décrété lundi pour 60 jours, les écoles fermées mardi et le président équatorien a estimé que le pays était "en état de guerre".

C'est dans ce climat de tension que vivent des Français, touristes ou installés dans le pays. Léane et Juliette, qui achèvent un voyage d'un mois en Equateur, sont obligées de limiter les déplacements et d'attendre pour pouvoir partir. "On se sent coincées, on est inquiètes pour notre vol de lundi. Nos familles nous disent d'avancer nos billets et ici ils nous disent de ne pas aller dans les aéroports, gares et stations de bus", racontent-elles à RMC.

"On n'a pas l'impression que ça va s'arrêter"

Des villes sur le qui-vive, encore assommées. Marion raconte mécaniquement la journée de violences de mardi et la fermeture brutale du musée qu'elle visitait à Cuenca, au sud du pays: "Les gens couraient, fermaient leur magasin en catastrophe., On voyait la peur sur les visages, on était à 1 km de notre hôtel, c'était la panique".

Après le chaos, "la ville est silencieuse, c'est affolant", assure Rémy. "On entend le bruit des ailes des oiseaux", raconte-t-il depuis Guayaquil, d'où s'est échappé Fito, l'homme le plus recherché d'Equateur. "On a peur que dans les jours qui arrivent, il y ait un règlement de compte. Depuis 2019, la situation empire et on n'a pas l'impression que ça va s'arrêter", constate-t-il.

Arrivés en 2019 avec son épouse, Rémi confie: "On se projetait à dix ans ici, mais ce contexte de violences nous oblige à nous poser des questions".

Marion Gauthier (avec G.D.)