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"Ça rajoute de la tension": après les explosions au Liban, Israël s'attend à une riposte

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Le chef du Hezbollah a reconnu que la formation pro-iranienne avait reçu un coup "sans précédent", après les explosions meurtrières de ses bipeurs au Liban. L'enquête se poursuit.

Après les explosions de bipeurs et de talkies-walkies cette semaine qui ont provoqué la mort de 37 personnes au Liban et fait près de 3.000 blessés, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a assuré qu'Israël allait recevoir "un terrible châtiment”.

Il a reconnu que sa formation a reçu "un coup sévère et sans précédent dans l'histoire du Liban". Le chef du mouvement islamiste a affirmé qu'une enquête interne avait été ouverte et accuse Israël d'être à l'origine de ces attaques, qu'il qualifie de "massacre", pouvant constituer "un acte de guerre".

“En deux jours, l’ennemi israélien avait pour objectif de tuer par moins de 5.000 personnes en 2 minutes sans aucune limite. L’ennemi a franchi dans cette opération toutes les lignes rouges, sans se soucier de rien, ni sur le plan moral, ni humain, ni juridique. Il subira un terrible châtiment et une juste rétribution, là où il s’y attend et là où il ne s'y attend pas”.

Selon l'enquête préliminaire des autorités libanaises, les appareils de communications qui ont explosé ont été piégés avant d'entrer dans le pays "et leur explosion a été provoquée par l'envoi d'emails vers l'appareil". Les autorités bulgares ont exclu ce vendredi toute implication directe de l'entreprise Norta Global, basée à Sofia, dans la production et la livraison de ces bipeurs piégés. Deux représentants de sociétés taïwanaises ont aussi été auditionnés à Taïwan. L'enquête se poursuit.

"Israël n'est jamais aussi fort que quand on est prévenu"

Hassan Nasrallah a assuré que le Hezbollah continuerait à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression" dans la bande de Gaza. Alors, comment sont prises ces menaces par la population israélienne? Pour Josiane, qui habite Ashkelon depuis 16 ans, à une dizaine de kilomètres de Gaza, "On ne peut pas vivre dans un pays en guerre sereinement".

"On sait que d’un moment à l’autre, il va y avoir un déclenchement, beaucoup plus grave que ce qu’il y a eu encore, c’est évident. Ça rajoute de la tension”.

Une tension de plus mais les Israéliens ont l'habitude. Pour Didier, qui vit à Tel Aviv, ces menaces ne vont rien changer: “On a vécu énormément de choses dans ce pays ces 40 dernières années. Ce n’est pas ça qui va nous empêcher de continuer à fonctionner".

"Ce n’est pas ça qui va m’empêcher d’aller travailler”, affirme Didier.

L'avocat Yaacov Garson, lui aussi, a continué de se rendre à son cabinet à Jérusalem. Pas d'inquiétude, il a pleinement confiance en la capacité de son pays à se défendre: “Il y a tellement de moyens, tellement de personnes qui dévouent leur vie à la défense de ce pays".

"Je vais vous dire, Israël n'est jamais aussi fort que quand on est prévenu".

"Et ça, on l'a vu le soir de l’attaque de l’Iran en avril, tout le monde était sur le pont et pas un seul missile n’a touché une cible israélienne”, poursuit l'avocat.

Israël a frappé le sud du Liban au moins 52 fois

Jeudi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé dans la journée "environ 100 lanceurs et d'autres (...) infrastructures terroristes représentant environ 1.000 canons". Elle dit avoir visé notamment des systèmes lance-roquettes du Hezbollah "prêts à être utilisés immédiatement pour tirer sur le territoire israélien".

Dans une vidéo publiée sur son compte X jeudi soir, Emmanuel Macron adresse son soutien aux libanais: “Le Liban ne peut vivre dans la peur d’une guerre imminente. Je vous le dis très clairement comme je l’ai dit à tous, nous devons refuser cette fatalité. Aujourd’hui j’ai eu l’occasion d’échanger avec vos dirigeants, avec aussi les acteurs déterminants de la crise d’Israël à l’Iran. Je leur ai dit que le Liban devait être préservé et la guerre évitée".

Un chemin diplomatique existe, il est exigeant et c’est celui que la France veut tracer pour le Liban avec tous ses partenaires”, rassure Emmanuel Macron.

Selon l'agence de presse libanaise Ani, l'aviation israélienne a frappé le sud du Liban au moins 52 fois. Ces bombardements ont été parmi les plus intenses depuis le début des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise en octobre 2023.

Depuis les dernières attaques au Liban, qu'Israël n'a pas revendiquées, aucune mesure d'urgence n'a été décrétée dans le pays.

SG avec Amélie Courtet