RMC

Catalogne: "J'ai peur que les deux camps nous emmènent à l'affrontement"

Le gouvernement espagnol a rejeté mercredi soir toute médiation tant que l'exécutif catalan menacera de faire sécession. Un peu plus tôt, le président catalan Carles Puigdemont avait reproché au roi d'Espagne d'avoir "délibérément ignoré" des millions de Catalans.

Le ton monte entre Madrid et Barcelone depuis le référendum interdit sur l'indépendance de la Catalogne. Mercredi soir, le président catalan, Carles Puigdemont, a renouvelé son appel au dialogue, tout en déplorant ne pas avoir eu de réponse jusqu'à présent de la part du gouvernement espagnol.

Cette allocution a été largement suivie dans les rues de Barcelone. Miguel est agréablement surpris: "Après les violences policières le jour du vote, on s'attendait à ce qu'il déclare l'indépendance sans dialoguer avec le gouvernement espagnol, là, finalement, il a parlé de négociations, c'était bien, c'était important pour moi".

La médiation, Marco n'y voit aucun inconvénient, encore faudrait-il qu'elle soit possible: "Evidemment qu'on doit discuter avec l'Europe et l'Espagne, mais le problème, c'est que le gouvernement espagnol ne veut pas discuter avec nous, donc pour moi la solution, c'est d'aller jusqu'au bout et de déclarer l'indépendance".

"Deux camps qui n'en font qu'à leur tête"

Mais à côté de cette détermination, d'autres, comme César appréhendent l'avenir: "Je me sens triste et inquiet parce que même s'il y a plein de gens comme moi qui veulent le dialogue, les politiques qui nous gouvernent dans les deux camps n'en font qu'à leur tête et j'ai peur qu'ils nous emmènent jusqu'à l'affrontement".

Un affrontement qui n'est pas près de cesser. Mercredi soir, le gouvernement espagnol a exclu tout dialogue avec les indépendantistes catalans tant qu'ils menaceront de déclarer leur indépendance.

La très grande majorité des Catalans (80% selon les sondages) souhaite un référendum légal. Mais ils sont partagés sur la sécession: le dernier sondage des autorités catalanes, publié en juillet, montrait que les adversaires de l'indépendance étaient plus nombreux que ses partisans (49,4% contre 41,1%).

Marie Régnier et Marie Monier (avec P.B.)