Catalogne: "La démocratie espagnole est profondément déstabilisée"
"Il n'y a pas eu de référendum", a estimé dimanche Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol. Le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, a lui affirmé que les habitants de sa région avaient gagné "le droit d'avoir un Etat indépendant" de l'Espagne, après avoir organisé un référendum d'autodétermination interdit marqué par des violences où le "oui" l'a emporté.
Un référendum qui n'a pas de valeur juridique a estimé Benoît Pellistrandi, historien spécialiste de l'Espagne contemporaine dans Bourdin Direct: "Sur le plan juridique ce référendum ne présente aucune garantie. Certaines personnes ont réussi à voter 4 fois. Il y a des images qui montrent que ce qui s'est passé hier est digne d'une république bananière. Les autorités catalanes ne sont pas plus capables d'organiser un scrutin que les autorités du Zimbabwe". "Il y a aura probablement une déclaration unilatérale d'indépendance dans les jours à venir", a-t-il aussi prédit.
"On est dans une instrumentalisation politique"
Et l'historien dénonce l'action des autorités catalanes: "Les autorités catalanes sont dans une logique d'insurrection. L'Espagne est un état de droit, une démocratie. Les autorités catalanes utilisent cette arme pour un projet politique pas pour gagner des libertés, parce que les libertés, ils les ont. On est dans une instrumentalisation politique".
"On est dans le pire. Jamais la situation n'a été aussi grave. La démocratie espagnole est profondément déstabilisée et nous allons assister à une crise politique majeure", s'est-il aussi inquiété.