Chinois tué par la police à Paris: "le tir est parti tout de suite", dénonce une de ses filles

Ils sont venus encore plus nombreux. Plusieurs centaines de membres de la communauté chinoise ont de nouveau manifesté mardi soir devant le commissariat du XIXe arrondissement de Paris pour protester contre la mort de Shaoyo Liu, un père de famille de 56 ans tué chez lui par un policier de la BAC. Les cinq enfants de la victime, dont quatre étaient présents au moment des faits, ont été entendus mardi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", ainsi que sa femme qui n'était pas présente au moment du drame.
"Je remercie (les manifestants) d'être là"
L'une de ses filles a accepté de témoigner sur RMC. Elle se dit touchée par la mobilisation de la communauté. "Je les remercie d'être là, car ça permet de faire évoluer beaucoup de choses et rapidement". La jeune femme qui se dit "encore très choquée". "Je ne pensais pas vivre un jour une telle scène devant mes yeux. Le tir aurait tout aussi bien pu nous atteindre nous aussi, car nous étions tellement près de lui…". Elle attend maintenant que "la vérité soit établie".
"Mon père, lui, était déjà au sol"
Selon la police, Shaoyo Liu a été atteint par le tir d'un policier usant de son arme de service alors qu'il agressait avec des ciseaux un autre agent. Une version démentie par la jeune femme. "Ça a commencé à toquer à la porte, raconte-t-elle. Une de mes sœurs a regardé dans le trou de la porte. Elle a vu des hommes armés. Ensuite, mon père a essayé de retenir la porte pour ne pas qu'elle s'ouvre. Mais elle s'est ouverte d'un coup, puis un tir est parti. Pourquoi le tir est parti? On ne sait pas, on ne nous a rien dit. Mais mon père, lui, était déjà au sol et… il n'était plus là".