Condamnation du Cardinal Barbarin: un électrochoc dans l'institution ?

Alors que le cardinal Barbarin doit rencontrer dans les prochains jours le Pape pour lui remettre de sa démission, sa condamnation semble avoir déjà provoqué un électrochoc au sein de l'Eglise de France.

Jeudi le Cardinal Barbarin, le plus haut dignitaire de l'Eglise en France, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les actes pédophiles d'un prêtre de la paroisse. Si il a immédiatement fait appel, cette décision de justice est un véritable électrochoc au sein de l'Eglise. Dans la foulée, le Cardinal Barbarin a annoncé qu'il se rendrait dans les prochains jours au Vatican pour remettre sa démission au Pape.

"Pour moi le pape doit accepter sa démission parce qu’il ne peut pas s’opposer à la justice française. Je pense que faire appel c’est bien mais ça va faire durer, il faudrait que cette affaire s’arrête pour que l’Eglise se reconstruise", assure à RMC Jean-Claude, un paroissien lyonnais de 72 ans.

"Un vrai tournant"

"Nous les paroissiens nous acceptons sa démission. Nous aurions été content de continuer avec lui mais s’il l’a fait c’est en tout connaissance de cause", ajoute-t-il.

Pour Bernard Lecomte, journaliste spécialiste du Vatican, l'appel du Cardinal Barbarin importe peu et sa démission, même si elle est refusée par le Pape, est "un vrai tournant qui ouvre sur l’avenir" et un message fort pour l’Eglise : "Ce n’est pas tous les jours qu’un cardinal de l’Eglise, primat des gaules, soit condamné à de la prison même avec sursis. Plus aucun archevêque ou évêque ne pourra se sentir en dehors de ce formidable mouvement qui oblige l’Eglise à renoncer à ces silences d’antan", explique-t-il à RMC.

Bourdin Direct (avec G.D.)