Condamné pour jihadisme au Maroc, il clame son innocence: "La police a tout inventé, c'est hallucinant"

- - AFP
Thomas Gallay est un ingénieur en micro-électronique de 36 ans. Il travaillait à distance pour son employeur grenoblois quand il a été interpellé par les policiers marocains le 18 février dernier. Ceux-ci l'interrogent sur ses liens avec un homme de sa connaissance, suspecté d'activité terroriste. Thomas Gallay affirme qu'après 12 jours de garde à vue, sans avocat, les policiers lui ont relu ses déclarations en français et assuré que le document à signer en arabe - langue qu'il ne lit pas - n'était qu'une formalité pour sortir.
Le Français signait en réalité sa condamnation: l'aveu de son allégeance et de son soutien à l'Etat islamique, ainsi que le soutien financier de l'un de ses membres. Il affirme que tout est faux. "Ces procès-verbaux étaient écrits en arabe, une langue qu'il ne lit, ni n'écrit", insiste sa mère actuellement au Maroc pour soutenir son fils. Et d'ajouter: "Mon fils n'est pas musulman. Il ne s'est jamais converti. Thomas est catholique, ingénieur et n'a rien à voir avec cette idéologie. La police a tout inventé, c'est hallucinant!"
Inventer de toutes pièces des aveux, la pratique serait courante au Maroc selon plusieurs ONG de défense des droits de l'homme. "Pourquoi n'a-t-on pas traduit le PV pour permettre à Thomas Gallay de le lire et de ne pas le signer?, se demande Eric Goldstein qui suit ce dossier pour Human Rights Watch. Désormais, il se trouve quasiment condamné alors qu'il est innocent. Au Maroc, c'est une pratique assez généralisée. Le grand défi est d'avoir une justice indépendante. Mais on en est loin".