Donald Trump annonce la mort du chef de Daesh Abou Bakr al-Baghdadi
Le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé dimanche la mort du chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi lors d'une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie. "Abou Bakr al-Baghdadi est mort", a déclaré Donald Trump lors d'une allocution depuis la Maison Blanche.
L'homme le plus recherché du monde, considéré comme responsable de multiples exactions et atrocités en Irak et en Syrie et d'attentats sanglants dans plusieurs pays, avait été plusieurs fois annoncé mort ces dernières années. Le chef de l'état islamique, "calife" autoproclamé en 2014 ayant un temps présidé aux destinées de 7 millions de personnes en Irak et en Syrie, est mort "comme un chien", a ajouté le président américain.
Le chef du groupe jihadiste s'était réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection avec trois de ses enfants. "Il a déclenché sa veste (d'explosifs), se tuant ainsi que les trois enfants", a dit Donald Trump. Il est mort "comme un chien", a ajouté le président américain dans un discours télévisé. "Son corps a été mutilé par l'explosion", a ajouté le président américain.
"C'était comme regarder un film"
"Capturer ou tuer Baghdadi était la priorité absolue de mon administration", a-t-il ajouté, lors d'une allocution suivie d'une longue séquence de questions-réponses avec les journalistes. Le "califat" territorial de Daesh avait été déclaré défait par les Américains en mars dans son dernier réduit en Syrie.
"C'était comme regarder un film", a raconté Donald Trump, relatant comment il avait visionné en temps réel le raid américain grâce à des caméras embarquées par les forces spéciales.
En tout début de matinée, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain, avait fait état également d'une opération de commandos américains héliportés et débarqués dans la nuit dans la région d'Idleb (nord-ouest).
Les tirs de huit hélicoptères ont visé après minuit une maison et une voiture aux abords du village de Baricha, à quelques kilomètres de la frontière turque, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, qui fait état d'au moins neuf morts, dont deux femmes et un enfant, sans pouvoir dire si le chef de Daesh se trouvait dans le secteur.
Une seule apparition publique connue
La dernière apparition de Baghdadi, la première en cinq ans, remontait à une vidéo de propagande du 29 avril où il appelait ses partisans à poursuivre le combat. En septembre, il avait appelé dans un enregistrement audio ses partisans à "sauver" les jihadistes détenus dans les prisons et leurs familles vivant dans des camps de déplacés notamment en Syrie et en Irak.
C'est à Mossoul, en Irak, que le chef de Daesh a fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée al-Nouri. De son vrai nom Ibrahim Awad al-Badri, le chef de l'EI serait né en 1971 dans une famille pauvre de la région de Bagdad. Passionné de football, il a échoué à devenir avocat puis militaire avant d'étudier la théologie.
C'est lors de l'invasion américaine de l'Irak en 2003 qu'il crée un groupuscule jihadiste sans grand rayonnement avant d'être arrêté et emprisonné dans la gigantesque prison de Bucca. Libéré faute de preuves, il rejoint un groupe de guérilla sunnite sous tutelle d'Al-Qaïda puis en prend la tête quelques années plus tard. Profitant du chaos de la guerre civile, ses combattants s'installent en Syrie en 2013 avant une offensive fulgurante en Irak. Le groupe, rebaptisé Etat islamique, supplante Al-Qaïda, tandis que ses succès militaires initiaux et sa propagande soigneusement réalisée attirent des milliers de partisans du monde entier, avant la défaite.