Donald Trump, un "apprenti dictateur qui dit tout et son contraire", juge Jacques Attali

Les énièmes revirements de Donald Trump, le dernier en date sur Volodymyr Zelensky qu'il reçoit ce vendredi à Washington, n'étonnent pas Jacques Attali. L'économiste a qualifié ce vendredi sur RMC-BFMTV le président américain de "dictateur ou apprenti dictateur" qui "dit ce ce qui lui passe par la tête".

Donald Trump accueille ce vendredi Volodymyr Zelensky à Washington dans la vue de la signature d'un accord portant sur l'accès des États-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien.

Celui-ci est exigé par le président américain en compensation de l'aide militaire et financière versée à Kiev depuis trois ans. Il avait pourtant qualifié de "dictateur" son homologue ukrainien la semaine dernière pour finalement dire, jeudi, "ne pas croire avoir dit ça".

Un revirement de position sur Zelensky

Un énième revirement du républicain de 78 ans qui n'étonne pas Jacques Attali: "Trump dit tout et son contraire à 24h d'intervalle et même à 10 min d'intervalle", a-t-il commenté ce vendredi au micro de RMC-BFMTV.

Au-delà d'un "deal" avec l'Ukraine convoité par Donald Trump, la visite portera également sur les négociations de cessez-le-feu avec la Russie, alors que Kiev et l'UE n'ont pas caché leur inquiétude de voir le président américain se rapprocher de Vladimir Poutine.

Face à Face : Jacques Attali - 28/02

19:52

"Il faut faire comme si l'Otan n'existait plus"

Donald Trump, qui a accusé la semaine dernière Volodymyr Zelensky d'être responsable de la guerre, "agit dans l'intérêt de la Russie", dénonce ainsi Jacques Attali, qui estime que "tout se passe comme s'il était un agent russe. Je ne dis pas qu'il l'est mais tout se passe comme si."

D'autant qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan a été balayée d'un revers de la main par Donald Trump, l'invitant à "oublier cette perspective". Justement, l'Otan, "il faut faire comme s'il n'existait plus", assure Jacques Attali, qui plaide pour une "vraie défense européenne intégrée. "Si demain les Russes nous attaquent, nous ne sommes pas prêts mais il n'est pas trop tard", met-il en garde.

Donald Trump transforme-t-il les Etats-Unis "en dictature" ?

Les Etats-Unis, qui relancent une guerre commerciale avec les Etats-Unis et l'instauration de 25% de droits de douane pour les produits européens, sont une "puissance en déclin, elle essaie de sauver les meubles", analyse également l'économiste. C'est ce qui lui permet toutefois de "comprendre" quand Trump "défend les intérêts américains, comme sur le canal du Panama et le Groenland." "Mais aller plus loin et piétiner ses partenaires, ne pas concevoir que c'est dans son intérêt de les défendre, c'est catastrophique à long terme", concède-t-il.

"Les États-Unis sont le dernier pays démocratique à ne pas avoir connu de phase totalitaire", rappelle Jacques Attali

Donald Trump est aussi "en train de créer les conditions" afin "de transformer les États-Unis en dictature. Est-ce qu'il va y arriver? Ce n'est pas réglé, ça dépend des résistances", poursuit l'ancien conseiller de François Mitterrand. Quoi qu'il en soit, le président américain est "un dictateur ou apprenti dictateur" qui "dit ce qui lui passe par la tête", assène-t-il.

"Trump va essayer de passer outre les juges"

Le 45 et 47e président des Etats-Unis a plusieurs fois fait des commentaires sur un éventuel 3e mandat. Cet été il avait dit devant des chrétiens conservateurs: "Vous n'aurez plus besoin de voter". En janvier, il a encore dit ne pas savoir si une prochaine candidature était véritablement interdite (ce qui est le cas, en vertu de la Constitution américaine, NDLR). "Je crois que je ne suis pas autorisé à me représenter. Mike?, s'est-il interrogé en s'adressant à Mike Johnson, président de la Chambre des représentants.

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"Le prochain affrontement brutal sera entre l'administration Trump et la machine judiciaire, qui pour l'instant, avec beaucoup de courage, résiste [...] Trump va essayer de passer outre les juges", anticipe Jacques Attali, qui affirme, qu'"à certains moments, les juges sont plus démocratiques que les politiques puisqu'ils défendent le respect des lois."

LM