Du sport "amélioré" avec dopage autorisé: l'idée surprenante d'un groupe de businessmen

Faut-il des Jeux olympiques avec... dopage autorisé? On ne parle pas des JO de Paris 2024 de l’été prochain, mais d’un projet un peu fou qui pourrait voir le jour en décembre prochain ou au debut de l’année prochaine. Des jeux dit “améliorés”, parce qu’ouvert à des athlètes “améliorés”, c’est à dire dopés.
Vive l’EPO, les stéroïdes, les anabolisants, et autres bêta bloquants... Tous ces produits seront autorisés, et il n’y aura d’ailleurs aucun contrôle. Il est prévu des épreuves dans cinq sports individuels dont l'athlétisme, la natation ou l'haltérophilie.
Si tout cela ressemble à une blague, ce n’en est pas une. Un homme d'affaires australien, Aron D'Souza, a lancé le projet. Il a reçu le soutien de plusieurs très riches investisseurs dont le fondateur de Paypal, le milliardaire Peter Thiel.
Quelque 900 athlètes auraient manifesté leur intérêt, dont un grand champion. Le nageur australien James Magnussen, champion du monde du 100 mètres, vice-champion olympique, retraité depuis cinq ans, a annoncé début février qu’il allait reprendre l'entraînement et il affirme qu’avec une bonne pharmacie, il se sent capable dans les six mois de battre le record du monde du 50 mètres nage libre.
Sans surprise, l'argent au coeur des motivations
Les athlètes seront rémunérés pour participer et toucheront 1 million de dollars s'ils battent un record du monde. L’organisateur estime que les Jeux olympiques sont une hypocrisie, que le CIO est richissime alors que les athlètes ne gagnent presque rien.
Contrairement à Pierre de Coubertin, il pense que l’important, ce n’est pas de participer. L’important, c’est le pognon. Et, au-delà, les promoteurs des “jeux améliorés” défendent une philosophie “scientiste”. Ils pensent que l’avenir, c’est de laisser la science faire progresser les performances.
Tout cela provoque bien sûr la fureur du monde olympique. Sebastian Coe, le président de la Fédération internationale d'athlétisme et organisateur des Jeux olympiques de Londres, a dénoncé ce jeudi ce qu'il appelle une “connerie”. Et assure que les athlètes qui voudraient y participer seraient suspendus "un bon bout de temps".