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Elections en Allemagne: avec l'extrême-droite au plus haut, un virage vers la droite radicale à venir?

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L'extrême-droite est arrivée en deuxième position des élections législatives avec 21% de voix, doublant son score par rapport aux dernières législatives, derrière les conservateurs à 29% et loin devant les sociaux-démocrates (au pouvoir jusque-là) qui s'écroulent à 16%, dans ces élections qui se déroulaient avec tout le flou autour de la guerre en Ukraine, et des débats autour de l'immigration.

Les conservateurs remportent les élections législatives en Allemagne. Les partis démocrates-chrétiens CDU et CSU ont obtenu 28,5% des suffrages. Leur chef de file Friedrich Merz pourrait donc bien devenir le futur chancelier à la place d'Olaf Scholz.

Le parti d'extrême droite AFD arrive en deuxième position avec 20,5% des voix, un record. Les sociaux-démocrates du SPD du chancelier sortant Olaf Scholz, arrivent eux en troisième position avec 16,5% des voix, leur pire score de l'après-guerre.

Emmanuel Macron s'être entretenu dimanche soir avec Friedrich Merz et l'a félicité pour sa victoire. Le président s'est dit "plus que jamais déterminé à faire de grandes choses" avec l'Allemagne. De son côté, le conservateur de 69 ans s'est fixé "au plus tard" la date de Pâques pour bâtir une coalition. S'il a d'ores et déjà exclu de s'allier à l'AFD, Friedrich Merz a laissé entendre qu'il souhaiterait se tourner de préférence vers les sociaux-démocrates.

Comment les Allemands ont vécu les résultats

Les électeurs se demandent désormais ce qu’il va se passer dans les prochaines semaines à commencer par les négociations pour former un nouveau gouvernement. C’était un soir de victoire très calme devant le siège de la droite allemande. Des applaudissements à l’intérieur, mais à l’extérieur, presque aucun électeur n’est venu fêter les résultats à l’exception de Tatjana, qui ne crie pas victoire pour autant.

“Avec ces résultats, nous avons la CDU au pouvoir, mais je ne suis pas sûr que ça change vraiment quelque chose pour les quatre prochaines années”, indique-t-elle.

Une instabilité politique qui inquiète

Elle s’inquiète de la montée du parti d’extrême droite AFD. Tout comme son mari, Marc. Mais ce que lui craint le plus, c’est l’instabilité politique. “C’est important que nous trouvions rapidement une coalition, ça fait déjà huit semaines que nous n’avons plus de gouvernement et nous avons vraiment besoin d’un chancelier fort pour s’occuper de nos problèmes”, estime-t-il.

Quelques mètres plus loin, des électeurs de gauche, plus nombreux sont venus manifester comme David pour demander à la droite de ne pas négocier avec l’extrême-droite au Parlement.

“J’ai peur que l’Allemagne continue dans les prochains mois son virage vers la droite radicale. Avec autant de députés d’extrême-droite au Parlement les débats vont forcément se radicaliser”, déplore un manifestant.

D’autres électeurs rencontrés dimanche soir ont espoir qu’une coalition entre la droite et les socio-démocrates permette d’édulcorer le programme proposé par Friedrich Merz, notamment sur la question de l’immigration.

En Allemagne, Lucas Nitzsche et Nicolas Traino (édité par G.D.)