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Enregistrements inédits de Klaus Barbie: "Un épisode très douloureux de notre mémoire qui ressurgit"

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La Tribune dimanche a publié le 4 mai des extraits d’entretiens inédits de Klaus Barbie, un des plus grands criminels nazis. Cette découverte nous en apprend beaucoup sur une des pages les plus sombres de ce qui s’est passé en France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un témoignage glaçant. Klaus Barbie, c’était un officier SS, et surtout un chef de la police politique des nazis dans la ville de Lyon. Ce Klaus Barbie va arrêter, déporter, torturer et faire exécuter des opposants, des résistants et des juifs.

Ces enregistrements inédits datent d'après-guerre, Klaus Barbie s’est réfugié en Bolivie. Il y vivait sous une fausse identité. Et ces entretiens datent justement de cette époque, la fin des années 1970. Barbie parle de ses crimes avec un cynisme sidérant. Il évoque notamment l’arrestation de Jean Moulin, un des chefs de la Résistance. Pendant les interrogatoires, Jean Moulin n’a rien balancé, pas la moindre information, pas le moindre de ses camarades. Il a tenu bon et a même essayé de se suicider.

Jean Moulin s’est volontairement fracassé la tête contre les murs. Ces blessures lui auraient été fatales. Et une information inédite. Barbie affirme qu’il n’a jamais torturé Jean Moulin. Alors que jusqu’ici, tout le monde le pensait. Attention, c’est un témoignage, pas une preuve, donc des informations à prendre avec des pincettes.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Chevallier remonte le temps : Les confessions inédites de Klaus Barbie - 05/05
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Un procès rentré dans l'histoire

Klaus Barbie a été puni pour ses crimes, même s’il vivait sous une fausse identité, il va finir par être démasqué. En 1983, la France obtient son extradition. Et en 1987, son procès s’ouvre à Lyon. Un procès retentissant puisque c’est la première fois qu’en France un homme est jugé pour crimes contre l’humanité. L’affaire est couverte par 800 journalistes du monde entier ! D’ailleurs, il y avait tellement de public qu’on a aménagé une salle spéciale pour l’audience.

Le ministre de la Justice de l’époque, c’est Robert Badinter. C’est l’homme à qui on doit l’abolition de la peine de mort. De façon exceptionnelle, il décide que le procès sera filmé en intégralité. Klaus Barbie, lui, va enchaîner les insolences. Il refuse de se présenter à la barre. Et il n’a jamais montré le moindre regret. Barbie était défendu par l’avocat pénaliste Jacques Vergès. Un avocat qui avait déjà défendu certains des pires criminels du XXe siècle. Klaus Barbie est finalement condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité.

C’est un épisode très douloureux de notre mémoire qui ressurgit avec ces entretiens. Klaus Barbie en chiffres, c’est effroyable. En 1943, il fait arrêter et déporter 79 juifs, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. En 1944, il ordonne la déportation de 44 enfants d’une maison juive d’Izieu à Auschwitz. Barbie était aussi d’un sadisme sans comparaisons. Les séances de torture qu’il infligeait ont été parmi les plus effroyables du régime nazi. Après sa condamnation en 1987, il meurt en prison en 1991. Et c’est très bien ainsi.

Arthur Chevallier (édité par J.A.)