États-Unis: la mort de George Floyd requalifiée en "meurtre", 4 policiers inculpés
Les quatre policiers qui ont interpellé George Floyd à Minneapolis sont dorénavant tous poursuivis par la justice et sa mort a été requalifiée en "meurtre", comme le réclamaient des centaines de milliers d'Américains qui manifestent depuis la semaine dernière, ont annoncé mercredi les autorités.
Les nouvelles inculpations dans l'enquête sur la mort de George Floyd seront peut-être de nature à calmer la contestation dans les rues. Derek Chauvin, le policier qui, le 25 mai à Minneapolis, s'est agenouillé sur le cou du quadragénaire pendant plus de huit minutes, provoquant sa mort, avait dans un premier temps été inculpé seulement d'homicide involontaire. Les chefs d'accusation le visant ont été requalifiés mercredi de "meurtre non prémédité", plus grave, passible de 40 ans de prison.
Les trois autres agents qui l'accompagnaient, également renvoyés de la police depuis, sont désormais également poursuivis, pour complicité. Tou Thao, J. Alexander Kueng et Thomas Lane ont tous trois été à leur tour placés en détention.
Pour le gouverneur du Minnesota, l'inculpation des quatre policiers est une opportunité de "s'attaquer au problème du racisme institutionnalisé et de l'impunité" qui ont abouti à la mort de George Floyd. "C'est probablement notre dernière chance d'y remédier, en tant qu'Etat et nation", a-t-il dit.
Les manifestations, qui ont parfois été accompagnées de pillages et d'émeutes, se sont poursuivies dans de nombreuses villes, sans débordement majeur signalé mercredi après-midi. Un apaisement qui a permis d'assouplir les horaires des couvre-feux imposés ces derniers jours pour aider à rétablir le calme, comme à Washington et Los Angeles.
Après les scènes de violence qui avaient émaillé la nuit précédente, le président Donald Trump avait menacé lundi de déployer l'armée "pour régler rapidement le problème", des propos immédiatement dénoncés par l'opposition, qui y avait vu une dérive autocratique. En désaccord apparent avec Donald Trump, le secrétaire américain à la Défense s'est lui-même dit mercredi opposé à l'idée de déployer les soldats dans les grandes villes.