RMC
International

Etats-Unis: pourquoi Elon Musk commence à faire de l’ombre à Donald Trump

placeholder video
Elon Musk, le patron de X, Tesla et Space X, ne cesse de faire parler de lui. Le multimilliardaire est devenu le nouvel homme fort des Etats-Unis.

"A star is born". C’est comme ça que Donald Trump, à peine élu, a fait l’éloge d’Elon Musk dans son discours de victoire en novembre dernier. Il faut dire que Donald Trump lui doit beaucoup. Elon Musk a soutenu le Républicain par son influence, sa propagande on peut le dire, sur son réseau social X, et par sa fortune avec 200 millions de dollars versés à la campagne. Et Donald Trump le lui rend bien. Il s’apprête à devenir ministre de l’Efficacité gouvernementale. Pour avoir aussi une idée de l’influence, de la puissance grandissante d’Elon Musk, il y a ce cliché qui a fait le tour des réseaux sociaux: Elon Musk à la réouverture de Notre-Dame de Paris, marchant, presque insolent, face à Nicolas Sarkozy, François Hollande, leurs épouses, Michel Barnier, tous assis et les yeux ébahis.

Il y a un homme politique français qui s’est tenté à affronter le milliardaire, ce week-end, sur X forcément. C’est Thierry Breton, l’ex-commissaire européen. Il a interpellé l’homme le plus riche de la planète, en réagissant au soutien apporté par Elon Musk à l’extrême droite allemande, le parti de l’Afd, très bien placé dans les sondages pour les prochaines élections législatives. Quand Elon Musk écrit que "seule l’Afd peut sauver l’Allemagne", Thierry Breton répond: "Est-ce que ce n’est pas la définition même de l’ingérence étrangère?". Une question purement rhétorique…

Elon Musk a immédiatement répondu: "Bro (mec), l'ingérence étrangère américaine, c’est la seule raison pour laquelle tu ne parles pas allemand ou russe aujourd'hui". Une allusion au débarquement américain en France lors la Seconde Guerre mondiale. Insolence, encore.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Expliquez-nous par Hélène Terzian : Elon Musk fait (déjà) de l'ombre à Donald Trump - 23/12
4:05

Elon Musk soutient l’extrême droite allemande

Le patron de X et de Tesla ne cache pas ses sympathies populistes. Juste après le drame du marché de Noël de Magdebourg, qui a tué 5 personnes et fait des centaines de blessés, Elon Musk a même affirmé que c’était "le résultat direct d'une immigration massive non régulée". Paradoxal, au passage, lorsque l’on sait que le suspect, un Saoudien qualifié d’"islamophobe" est un sympathisant d’Elon Musk. Il y a donc l’Allemagne, mais aussi l’Italie. On le dit proche de la nationaliste Giorgia Meloni. Et puis le Royaume-Uni. Elon Musk multiplie les attaques contre le parti travailliste au pouvoir. Il était même question d’un don de 100 millions de dollars au parti d’extrême droite de Nigel Farage.

Elon Musk en ferait même oublier Donald Trump. Aux Etats-Unis, les démocrates surfent sur l’influence grandissante d’Elon Musk en créant une rivalité entre les deux hommes. Certains l’appellent "President Musk". Donald Trump n’aurait alors qu’un rôle de vassal… Ce qui est sûr, c’est que la semaine dernière, Elon Musk a montré qu’il était l’autre homme fort des Etats-Unis. Il a failli torpiller une loi pour éviter le "shutdown", la paralysie budgétaire qui empêche de payer les fonctionnaires.

Démocrates et Républicains étaient sur le point de voter le budget, quand Elon Musk a utilisé sa meilleure arme, un message sur X, pour écrire: "Le texte ne devrait pas passer". Donald Trump l’a suivi en faisant monter les enchères, dénonçant un texte "extrêmement onéreux". Ce qui a au passage fait éclater le camp des Républicains… Un texte a finalement été adopté in extremis. Mais cette stratégie du chaos, orchestrée par le duo, donne une idée de la prochaine gouvernance Trump… et de son désormais incontournable allié, Elon Musk.

Hélène Terzian